5 albums à ne pas louper ce week-end : Porches, Four Tet, Grouplove…
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Tu commences à connaître notre ritournelle du dimanche : qu’est-ce qu’il fallait écouter cette semaine ? En ces temps de psychose généralisée, on a de quoi réparer les cœurs et les esprits avec Porches, Four Tet, Grouplove, Scratch Massive et notre petit chouchou DeSaintex.
Porches – Ricky Music (LP)
Notre morceau préféré : « Fuck_3 »
Le producteur new-yorkais Aaron Maine aka Porches nous avait plutôt habitué à de la synth-pop, mais c’est par la variété de ses textures que l’album Ricky Music dénote, par rapport à son précédent opus électro-pop The House. Flottant entre l’indéfectible single Do U Wanna, l’étrange shot de 33 secondes PFB et le clubbesque auto-tuné Madonna, l’artiste est toujours là où on ne l’attend pas. Avec son beat chelou, ses petites notes de piano et sa mélodie en libre service, Fuck_3 est le titre le plus représentatif des libertés prises, et sans doutes aussi le plus génialement foutraque.
Four Tet – Sixteen Oceans (LP)
Notre morceau préféré : « Love Salad »
Ce n’est pas moins que le 10ème album de Four Tet, pionnier de l’IDM qu’on avait laissé en 2017 avec son précédent opus New Energy. Multipliant les ambiances méditatives, ce nouveau disque est d’une apparente facilité d’écoute, non moins complexe par son habileté à mélanger l’ambient et la microhouse dans un immense pot-béni. Son art s’élève avec le beat progressif de Love Salad où différentes nappes électroniques et instrumentales nous entraînent clubber, avant de plonger dans les ambiances rêveuses de Green matinées de field recording. Tout au long de Sixteen Oceans, Four Tet s’étend entre le club et le rêve.
Grouplove – Healer (LP)
Notre morceau préféré : « Hail to the Queen »
Les californiens de Grouplove sont de retour avec leur pop catchy et euphorique pour un quatrième album nommé Healer, comme s’il avait été pensé pour sortir en pleine crise épidémique. Ici, les tubes revitalisants s’enchaînent, dont le single phare Deleter qui parle de retirer les gens négatifs de sa vie ou le shot énergique d’Inside Out. Si leur cure solaire ne se hisse pas au niveau de l’acclamé Never Trust A Happy Song sorti en 2011, on a trouvé de quoi momentanément soigner nos maux isolationnistes. On peut dire merci aux docteurs des streams.
DeSaintex – Effigies (EP)
Notre morceau préféré : « Faut pas rêver »
Après son premier EP sorti en novembre 2018, DeSaintex remet le couvert avec une poésie inégalée et un nom d’artiste franchouillard évoquant Saint-Exupery. Produit par Pierre Rousseau (déjà derrière Paradis et Nicolas Godin), l’EP lie une efficacité pop avec une signature mélancolique que le titre Faut pas rêver porte à son firmament, quitte à devenir l’un des hits de notre futur été, pour panser les plaies d’un hiver en train de se terminer. Évoquant la gouaille tendre d’Hervé et l’élégance étudiée de Paradis, DeSaintex n’a plus besoin d’une fausse particule pour prouver qu’il est de l’aristocratie pop.
Scratch Massive – Live In Paris (LP)
Notre morceau préféré : « Paris (Live in Paris) »
Comment apprécier un concert sans sortir de chez soi ? Basé entre Paris et Los Angeles, le duo Scratch Massive apporte une solution toute trouvée avec leur album live, enregistré à l’occasion de leurs passages à la Gaité Lyrique et au Festival Days Off à la Philharmonie. Fidèles à leur univers louvoyant entre la techno, la pop et des couleurs cinématographiques, leurs productions revivent dans cette formule live où les cris du public résonnent comme un lointain souvenir. De quoi tenir jusqu’à la réouverture des clubs.