5 classiques du cinéma français à (re)découvrir sur Netflix
Défenseure activiste du Sun Spirit, proclamant à tue-tête qu’A stands…
Au cours de ces derniers mois, Netflix a élargi son catalogue de films avec des classiques instantanés comme Get Out de Jordan Peele, et d’autres plus anciens comme Dune de David Lynch. Ça ne t’aura pas échappé, de nombreux films français les ont rejoints grâce à un deal signé avec MK2 Films. Une bonne occasion de faire un tour d’horizon des films tricolores à (re)découvrir sur la plateforme de VOD.
Les 400 Coups
Le classique de la Nouvelle Vague
Il s’agit du premier film de François Truffaut aka l’emblème de la Nouvelle Vague. Dans le Paris des années 60, dont on reconnaît certains quartiers, comme les environs du Palais de Tokyo ou encore Montparnasse, on suit les (més)aventures d’Antoine avec la nostalgie d’une époque qu’on n’a pas vraiment connue. L’adolescent vit chez ses parents dans un minuscule appartement. On pourrait qualifier son père d’homme « simple », pas spécialement gentil, pas spécialement méchant : il est ce qu’il paraît être, tout simplement. La mère d’Antoine, en revanche, présente plus de facettes, ses sentiments sont plus conflictuels, entre regret, culpabilité et amour. La co-habitation n’est donc pas chose aisée, d’autant plus que le jeune garçon rentre tous les jours de l’école avec de nouveaux ennuis.
Prisonnier de l’image de cancre que son professeur s’en est fait, qu’il tente de faire bien ou de faire mal, personne ne prend le temps de l’écouter et tout le monde choisit de le punir. Révolté par toutes ces injustices, Antoine n’a bientôt qu’une seule idée en tête : gagner sa vie et vite. Courageux, avec beaucoup de caractère, il va enchaîner les 400 coups avec son acolyte rencontré en classe… Et en subir les douloureuses conséquences. François Truffaut jongle avec justesse entre comédie et tragédie, faisant des 400 coups un très joli film qui insuffle un vent de liberté.
Les 400 Coups est à voir sur Netflix.
Steak
La comédie WTF
Nous sommes en 2016 et la mode a un tantinet changé : l’American way of Life, pas forcément sous son meilleur jour, est devenu un must. Blaise va le découvrir malgré lui lorsqu’il retrouve Georges, un ancien ami d’enfance, après avoir passé plusieurs années isolé. Désormais, Georges est « cool », trop cool pour traîner avec Blaise, mais ce dernier est perplexe devant cette nouvelle mode dont il est le témoin : chirurgie esthétique à gogo, grosse Jeep, le groupe des Chivers dont Georges fait parti… Malgré sa totale incompréhension de la situation et le fait que Georges ne veuille clairement pas de lui, Blaise décide de tout mettre en œuvre pour devenir « cool » à son tour.
Sauf que Blaise et Georges entretiennent des rapports compliqués depuis longtemps, car l’un d’entre eux est plus radical que l’autre, et on a souvent tendance à oublier duquel il s’agit… Ce deuxième long-métrage de Quentin Dupieux, alias le producteur électro Mr. Oizo, est particulièrement beau esthétiquement parlant, avec une mise en scène qui accompagne parfaitement sa narration. À la manière d’un funambule, on marche sur le fil entre comédie et drame, penchant sans cesse d’un côté ou de l’autre.
Steak est à voir sur Netflix.
Delicatessen
Le spécialiste de la bidoche
À toi, le nostalgique du duo Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, ce film saura te ravir : un vieil immeuble dans lequel co-habitent un clown, un boucher inquiétant et sa très jolie fille, des frères fabriquant des boîtes qui meuglent, une famille submergée de problèmes avec deux enfants malicieux, une femme aux envies suicidaires et son mari résigné… Avec autant de beau monde sous un même toit, dans une ville aux airs apocalyptiques où la nourriture se fait rare, le cocktail est riche en situations improbables et en rebondissements effroyables.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore le cinéma de Jeunet et Caro, c’est une belle occasion de découvrir leur univers si particulier. Les deux hommes sont des artistes dans l’âme qui se revendiquent artisans : ils utilisent efficacement les lumières, les décors, les effets de caméra mais également le montage visuel ET sonore. En somme, tous les éléments à portée de main pour retransmettre de manière extrêmement visuelle le réalisme poétique de leurs contes. Dans des styles similaires, on peut penser à Guillermo Del Toro, Wes Anderson, ou même à certains égards, David Lynch.
Delicatessen est à voir sur Netflix.
Avril et le monde truqué
Pour réfléchir à tout âge
Ce joli film d’animation se déroule dans un passé alternatif où tous les savants ont été kidnappés, privant la population d’inventions cruciales pour son développement. On est plongé dans les années 30 à Paris, resté coincé à l’âge de la vapeur, où l’on suit la courageuse Avril (descendante d’une famille de savants), son chat Darwin, et Julius le jeune délinquant des rues. Au cours de leurs aventures, ils vont découvrir qui a enlevé les scientifiques et pourquoi. Avec une intrigue bien ficelée, un visuel charmant et des personnages (notamment féminins) forts, le film nous prend par la main pour réfléchir de ce qu’implique le progrès scientifique.
Souvent, on se focalise sur les bienfaits de la science, ou au contraire ses méfaits, tentant de la ranger dans des cases manichéennes. Ici, en revanche, on la prend depuis un postulat neutre, puisque elle dépend des intentions (bonnes ou mauvaises) de la personne qui la manipule. Le film pousse la réflexion encore plus loin en s’interrogeant sur notre espèce, la seule à avoir cette notion identifiée de bien ou de mal… Alors est-ce quelque chose de purement humain ou est-ce simplement dû à nos capacités intellectuelles ? Si une autre espèce était dotée de ces même capacités, ferait-elle mieux ou serait-elle aussi néfaste que l’on est ?
Avril et le Monde truqué est à voir sur Netflix.
Mesrine
L’ascension et la chute du gangster
Pour les adaptes des films de gangsters, Mesrine : L’instinct de Mort et L’Ennemi Public n°1 vont te ravir. Au programme, deux films directement inspirés de l’autobiographie de l’un de nos criminels maisons les plus connus, Jacques Mesrine. Au casting, un Vincent Cassel méconnaissable avec 20 kg de plus qu’à l’accoutumée, notre Gérard Depardieu national, Gilles Lellouche, Cécile de France… Que du beau monde.
Le premier film correspond à l’ascension de Mesrine, sa découverte du milieu et la mise en place de sa carrière de gangster international. On découvre comment un homme tout juste rentré de la guerre d’Algérie se retrouve progressivement omniprésent dans le milieu criminel, mais également comment ça va impacter son rapport à ceux qu’il aime (parents, femme, enfants, amis…). Le deuxième film correspond à sa lente descente aux enfers. Après des décisions de plus en plus risquées, Mesrine se retrouve en prison où il découvre un tout autre monde. Alors qu’il maîtrisait sa communication et avait l’avis favorable de l’opinion publique, son séjour à l’ombre va radicalement le changer. Il va progressivement sombrer dans une spirale de violences cruelles, être renié du public et pourchassé à mort par les autorités.