Ses origines ardennaises lui font aimer la bière belge autant…
Le début d’année a transporté son lot de galères, Covid en tête. Quoi de mieux que la machine à rêves pour booster des vacances bien méritées ? Farniente, drague et barbotage près de la piscine, envies d’évasion et autres trips déjantés pimentent l’été. Sous le signe des péchés capitaux, tour d’horizon en cinq films.
ALEXANDRE LE BIENHEUREUX
Le penchant naturel à la paresse
Comme une ode à la fainéantise, le film d’Yves Robert, tourné en 1968, est d’une actualité folle. Alexandre, subitement veuf d’une femme qui le menait à la baguette, abandonne son métier d’agriculteur pour ne plus rien faire. Philippe Noiret, avec son air débonnaire et son rire tonitruant, campe un personnage tout en farniente. Ritournelle du film, la paresse atteint son summum dans la savoureuse scène où Alexandre, bien décidé à ne plus quitter son lit, imagine une système de poulie lui permettant d’avoir à portée de main litron de vin, saucisson et quignon de pain. À visionner dans la même position, avec le même ravitaillement et sans aucun scrupule.
Alexandre le Bienheureux est disponible sur Arte Boutique.
LA PISCINE
Les tourments de la luxure
Film noir, sous le soleil d’une jalousie diabolique. L’œuvre de Jacques Deray est l’histoire d’un quatuor amoureux où les affres du passé ternissent l’ambiance estivale. Culte par excellence, le film est symbolisé par deux icônes du cinéma, le couple glamour formé par Romy Schneider et Alain Delon, flirtant près de la piscine d’une villa tropézienne. Maurice Ronet et Jane Birkin accentuent la touche sexy et sixties du film. Qui n’a jamais rejoué ce plan où la caméra s’approche d’un Delon, alangui (mais abdos contractés), RayBan noires et teint hâlé, pour capter son lent mouvement de tête provocateur vers le spectateur ? Si ce n’est pas déjà fait, à ton maillot de bain et direction le rebord de la piscine pour couler le plus suave des regards.
La Piscine est disponible sur Canal+ VOD.
L’ÉTÉ MEURTRIER
Les ravages de la colère
Isabelle Adjani, cheveux ondulés, mini-short et débardeur transparent, est bien décidée à te faire passer un été terriblement torride. Aguicheuse comme jamais, elle n’en est pas moins une boule de nerfs machiavélique. Dans ce film Pin Pon, pompier volontaire, interprété par Alain Souchon, tombe sous le charme ravageur de la belle « Elle » animée de mauvaises intentions. Cette gourgandine affole tout un patelin dans le seul but d’une vengeance personnelle. L’été meurtrier, réalisé par Jean Becker en 1983 et adapté du roman éponyme de Sébastien Japrisot, grand spécialiste des ambiances vénéneuses, porte en lui des relents de souffre.
L’Été Meurtrier est disponible sur Canal+ VOD.
VOYAGE À DEUX
Le désir de liberté
Voyage à deux de Stanley Donen est ce road-movie qui ravive nos envies d’évasion. Rythmé par la musique d’Henri Mancini, le film dévoile un couple épris de libertés qui sillonne la campagne française à bord de belles Triumph et de MG décapotables. D’un divorce envisagé aux émois de la rencontre, la relation amoureuse tumultueuse de Joanna et Mark Wallace s’égrène en flash-back. Leur vie sentimentale s’est littéralement construite sur la route. On comprend que la liberté ne se réduit pas aux kilomètres avalés en voiture mais se lit au travers des aspirations propres de Mark et Joanna. C’est une œuvre sur la vie à deux, non sirupeux, profond comme il est drôle, autant intime que universel. Albert Finney et Audrey Hepburn y sont bien sûr pour quelque chose. Un baume filmique qu’on s’applique en complément d’une crème solaire.
Voyage à Deux est disponible sur la FNAC.
LAS VEGAS PARANO
Hallus sous le soleil du Nevada
Faire vivre les délires psychologiques d’une prise de LSD dans une ambiance délicieusement rétro, c’est le pari réussi de Terry Gilliam. Gros bide commercial et critique à sa sortie en 1998, le film renferme cet attrait. Profitant d’un déplacement professionnel à Las Vegas, un journaliste toxico, et son avocat, tout aussi toxico, vont se droguer à toute berzingue. Au début des années 70, les États-Unis étaient encore l’eldorado de la défonce, même si le rêve américain s’estompait au profit d’une réalité plus cynique. Si tu rêvais d’un trip bien délirant par procuration, le duo Johnny Depp et Benicio del Toro sait comment s’y prendre. Et au son des Jefferson Airplanes, s’il te plaît.