Les meilleurs albums de la semaine avec Tame Impala, Tallisker et Arigato Massaï
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Qu’est-ce qu’il ne fallait pas louper cette semaine ? À la table des réjouissances : le quatrième album du one-man band Tame Impala, le trip multi-culturel de Tallisker, les envolées électroniques d’Arigato Massaï et l’hommage à la culture latino de Sotomayor.
Tame Impala – The Slow Rush (LP)
Notre morceau préféré : « Borderline »
Kévin Parker, leader de Tame Impala, dévoile l’album le plus attendu de début 2020. Fidèle à la recette qui a fait sa réputation, le one-man band glisse ses mélodies psyché vers des structures inattendues qui n’en démentent jamais la douceur innée. Cinq ans après son disque Currents, l’artiste au savoir-faire à tout faire est toujours atteint du même syndrome perfectionniste où prendre son temps témoigne d’une remise en question constante. Malgré l’indéfectible enthousiasme pop de ses morceaux, l’artiste qui se presse en allant lentement se réinvente par petites touches sur le loop électro final de Breathe Deeper, sur la passade très French Touch d’Is It True, ou le mood disco de Glimmer. Mais c’est en retrouvant la signature emblématique de sa basse marquée et de sa voix en reverb’ sur Borderline et Lost In Yesterday qu’on apprécie les retrouvailles avec ce grand disque Tame Impalesque.
Tallisker – Azadi (EP)
Notre morceau préféré : « Désir »
Entre Paris, New-York et Téhéran, la chanteuse au masque doré Tallisker trace sa route d’une pop nimbée de R’n’B et d’influences perses traditionnelles. Partie rencontrer en 2008 les artisans de la création iranienne, elle est revenue de République Islamique les bras chargés de trésors musicaux qu’elle rassemble dans son EP Azadi, signifiant « liberté » en perse. Son quatre titres nous emmène au-delà des frontières culturelles dans une fusion étonnante et sensible, marqué par les featurings avec la rappeuse transgenre américaine Quay Dash sur le titre Azadi et le chanteur américano-iranien Davood Sarabadan sur L’Arène. Annonçant la sortie imminente de son album-documentaire Contrepoints, son EP n’est que le début d’un long road-trip musical.
Arigato Massaï – How We Go (EP)
Notre morceau préféré : « How We Go »
Le duo composé de Victor Belin et Raphaël Aucler revient avec une formule marquée par leur désir de s’électroniser sans sacrifier leurs envolées aériennes. Après leur précédent EP Horizons comprenant le tube Breathe avec Tessa B, Arigato Massaï s’entoure des voix toutes aussi talentueuses de Yanis, Noraa, Elo Tomi et FORM. Les hostilités sont lancées avec How We Go et sa punchline inlassablement répétée comme une incantation mystique, avant que les gimmicks de chaque titre ne laissent opérer leur charme : le séduisant ballet de You Boy, la supplique amoureuse de Can’t You See et l’épure émouvante de Blame Game. L’EP se clôt sur la progression minimale de What A Day où leur talent surgit sans le moindre artifice.
Sotomayor – Orígenes (LP)
Notre morceau préféré : « Quema »
Mêlant dancehall, cumbia et baile funk, le troisième album de Sotomayor nous emporte dans une vague fiévreuse à la croisée des genres latino. Avec le frère Raul Sotomayor à la prod et la sœur Paulina au chant, le duo familial fait grimper la température de montées électro pour s’oublier au dancefloor. Dans ce cocktail positif et entraînant, les morceaux rythmiquement imparables Lo que tu quieres de mí, Sin control et Quema se distinguent naturellement. Ralentissant le tempo sur Esta Vez avant de rendre hommage à la culture latine sur Latin History Month, leur disque est un hommage total aux cultures américaines.