Pourquoi le nouvel album de Lawrence Rothman s’annonce comme l’un des plus fous de 2021 ?
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Encensé par Pitchfork et Rolling Stone outre-Atlantique, le chanteur californien Lawrence Rothman revient avec son nouveau single Breathe qui évoque des traumatismes d’enfance.
Un extraterrestre californien bardé d’une mélancolie Leonard Cohen-esque. Pourrait-on décrire plus justement Lawrence Rothman, égérie Gucci avec sa femme vidéaste Floria Sigismondi, affublé du surnom de « Cindy Sherman de la musique » après avoir interprété 9 alter-egos dans son album The Book Of Law (2017) et icône queer se revendiquant de genre fluide ?
Sorti le 28 avril 2021, son fascinant Sunny Place For Shady People plaçait le chanteur en orbite garage-rock autour de la planète étrange, propulsé par des guitares électriques réverbérées et une mélodie savoureusement bizarre. Lancé sur un rythme effréné, le single témoigne d’un désir de justice du chanteur, ou plus inquiétant, de vengeance. Le texte fulminé en featuring avec Son Little fait écho à la période agitée et conflictuelle de l’ère Trump, sujet central de son nouvel album Good Morning, America, prévu le 16 juillet prochain.
Après la nation américaine fracturée de Trump, Rothman s’est penché dans une respiration alt-pop sur ses traumatismes d’enfance avec Breathe. Réalisé par l’artiste « himself », comment peuvent l’écrire nos collègues américains, le clip nous plonge dans le cocon apaisant d’un jardin en pleine floraison, sorte d’Eden idyllique où peuvent se déverser parmi ses douleurs les plus intimes « que je n’ai encore jamais écrit dans une chanson, un poème ou même un journal », confie t-il. Revenant sur l’abus sexuel par l’un de ses enseignants, le chanteur guérit par le chant et renaît par l’enchantement.
Autodidacte, queer et insaisissable, Lawrence Rothman a profité de la sortie de ses deux singles pour annoncer son nouvel album Good Morning, America le 16 juillet prochain. Le disque, que l’on a pu écouter en avant-première, réunira un casting vocal de haute volée : Amanda Shires récompensée d’un Grammy Awards en 2017, la légende de la folk Lucinda Williams, la nouvelle pousse de Nashville Katie Pruitt et l’étonnante comète pop Caroline Rose. À l’heure où la country s’offre des mariages improbables avec le rap chez Lil Nas X, Lawrence Rothman promet une démonstration de classe esthète entre classicisme folk et créativité folle.
À noter que des portraits de ses alter-egos féminins sont exposés depuis le 19 mai dans la nouvellement née Galerie Remèdes, au sein de l’exposition Fearless de la photographe Mary Rozzi.