Nos 4 coups de cœur du week-end : Nautilus, Martin Luminet, Pastel Coast, Korin F…
L'homme-mystère... On dit même qu'ils sont plusieurs.
Pour notre première sélection du mois de juin, on demande l’atmosphère iodée du premier EP de Nautilus, l’électro-pop monstrueusement délicate de Martin Luminet, la vague indie-pop du second disque de Pastel Coast et la poésie cosmique du duo parisien Korin F. Nos coups de cœur font flotter un doux air de vacances avant l’heure.
Nautilus – Nautilus
Le morceau préféré d’Anoussa : « Bleu Electrique »
Loïc Fleury, l’emblématique chanteur de Isaac Delusion, lance son projet solo sous le doux nom de Nautilus. À quelques jours de l’arrivée officielle de l’été, cet EP rafraichissant nous fait plonger dans une atmosphère à la fois onirique et iodée. Nautilus nous fait planer en emmenant plus bas dans les tréfonds d’un univers parallèle et d’un océan fantasmé dans lequel on se noierait volontiers. Les textes en français – rendant hommage à la vie sous-marine – lui vont à ravir et révèlent une nouvelle facette de l’artiste, sa voix davantage mise en avant et la rythmique plus langoureuse. Nautilus nous invite dans un voyage au cours duquel les « ondulations diagonales » au cœur du Bleu électrique de la mer nous hypnotisent. Alors partant.e.s pour piquer une tête dans l’Océan Lumière en compagnie des Méduses et des Anémones ?
Chroniqué par Anoussa.
Martin Luminet – Monstre
Le morceau préféré d’Anoussa : « Amour »
Sans détour, Martin Luminet nous expose ses failles, ses angoisses et ses déboires. Avec beaucoup de pudeur, de tendresse et d’humour, le chanteur se met à nu à travers des textes enragés, intimes et à fleur de peau sur des rythmiques électro-pop furieusement entraînantes et dansantes. Martin Luminet parvient, avec brio, à retranscrire la confusion des sentiments, l’ambivalence des émotions et des actions ainsi que la difficulté d’y faire face et de les affronter. Enfin, il nous dévoile son talent pour l’écriture de textes ciselés, incisifs et percutants faisant le constat d’une génération submergée par des espoirs déçus, des rêves avortés et des amours désillusionnés. Ce condensé d’émotions, constamment sur le fil, fait de ce premier EP un Monstre sensible et touchant de sincérité.
Chroniqué par Anoussa.
Pastel Coast – Sun
Le morceau préféré de Marin : « Funeral »
De leurs guitares sémillantes et leur chant en anglais, Pastel Coast assure la relève de Phoenix depuis la côte opale de Boulogne-sur-Mer. Après avoir écumé les iNOUïS du Printemps de Bourges et la finale du Prix Ricard Live, les cinq nordistes font rayonner leurs accords pop-rock avec leur second album, sobrement intitulé Sun. Trois lettres qui indiquent le programme à venir, échappant à l’écueil du mimétisme par différentes variables créatives, de leur nostalgie réhaussée d’effets de production modernes sur la voix, sans oublier les gimmicks mélodiques qui nous imprègnent comme les premières risettes de soleil. Souvent comparés à leurs grands frères versaillais, Real Estate ou encore Beach Fossils, Pastel Coast marque surtout les esprits en s’affirmant comme un groupe à part entière.
Chroniqué par Marin.
Korin F. – L’Arbre Exponentiel
Le morceau préféré de Marin : « Sous l’entropique »
Korin F., duo composé de Maxime Grayt et de Pierre Thomassian, nous invite à une pause revigorante à l’ombre de son premier album Arbre Exponentiel. Sous la ramure ondoyante de leur synthpop en français, les deux jardiniers font éclore 13 fragments de sensibilité : la solitude exacerbée au milieu d’une foule de Visages Éphémères, les paradoxes sociétaux d’une gageure écologique avec Le Bruit des plantes dans le béton, la séparation de deux corps qui espèrent se retrouver avec Bye Bye Baby Lou… De cet effort rétro-futuriste, le tandem saisit les enjeux d’une société qui avance entre espoirs et désillusions, en la fondant dans leur lyrisme allumé et organique, pour souligner que l’Homme est plus que jamais vivant par la poésie. Libre à nous de laisser leur Arbre Exponentiel prendre racine en chacun de nous.