Nos 3 coups de cœur du week-end : Laura Mvula, Ojos, Bobby Gillespie et Jehnny Beth
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
La renaissance de Laura Mvula avec un nouvel album inspiré par les années 80, la collaboration de Bobby Gillespie et Jehnny Beth avec un disque commun et la francisation des textes espagnols d’Ojos avec un premier EP… Pour résumer, du disco remis au goût du jour, des standards de country-rock et de l’électro-pop française.
Laura Mvula – Pink Noise
Le morceau préféré de Marin : « Got Me »
Après la pluie de récompenses pour son opus The Dreaming Room en 2016, la chanteuse originaire de Birmingham revient avec les sonorités scintillantes de Pink Noise. Laura Mvula avait été lâchée sans ménagement par son précédent label Sony, faute de réussite commerciale, et tout laissait entendre que l’artiste avait remisé son micro au placard. Sa bascule chez Atlantic Records amène une mue stylistique profonde, inspirée par la disco des années 80 qu’elle écoutait enfant, croisant les hommages à Whitney Houston (la bombe Church Girl) et Michael Jackson période Bad (le tube Got Me). Aux côtés de son co-producteur Dann Hume, Laura Mvula revêt la tenue princière qu’elle a toujours appelé : vocaux sublimes, riffs puissants, synthés accrocheurs. Une résurrection totale et inespérée dans la lignée des plus grands.
Chroniqué par Marin.
Bobby Gillespie & Jehnny Beth – Utopian Ashes
Le morceau préféré de Marin : « You Can Trust Me Now »
Étonnante rencontre pour grand moment musical. D’un côté, Bobby Gillespie, chanteur écossais du groupe culte Primal Scream, auteur de 11 albums depuis 1987 – le genre de monument de la culture britannique que l’on ne présente plus. De l’autre côté, Jehnny Beth, lancée comme la foudre en solo après ses premiers pas avec le quatuor féminin Savages, présentatrice de l’émission musicale Echoes sur Arte, et prochainement actrice dans le film Kaamelott. Les deux se sont trouvés lors d’un concert londonien de Suicide, et la réciprocité amicale a été immédiate. Pratique que le courant passe aussi bien quand il s’agit d’interpréter un tandem amoureux, entremêlant leurs voix et leurs talents, pour forger un grand disque de country-rock mélancolique. Tous les amants du Tennessee pourront désormais passer Utopian Ashes sur leur tourne-disque – ou à leur chevet.
Chroniqué par Marin.
Ojos – Volcans
Le morceau préféré de Marin : « Mystère (Misterio) »
C’est une expérience à travers les langues, les cultures et les sonorités à laquelle nous convie le duo lyonnais Ojos. La première, en espagnol, égrainée en quatre singles au fil de l’année 2020, nous invitait à nous laisser porter par des productions industrielles et hypnotiques, sans saisir toutes les finesses d’écriture par le choix de la langue. La seconde, en français, laisse aujourd’hui percer toute la sensibilité de leurs thématiques avec ces mêmes morceaux retravaillés et traduits, éclairant leur vision sur la place de la femme dans la société et de l’amour en 2021. Ces deux versants d’un même projet s’accordent autour d’une sensitivité accrue, laissant la part belle au mystère de l’intuition dans sa version originale, ou à la chaleur de la lucidité dans cette nouvelle édition retravaillée. À chaque déclinaison, Ojos enflamme l’auditeur de sensations.