Comment le réalisateur d’Hippocrate est redevenu médecin face au Coronavirus
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Ancien médecin généraliste et réalisateur du film Hippocrate en 2014, Médecin de Campagne en 2016 et Première Année en 2018, Thomas Lilti est venu prêter main forte à ses collègues soignants épuisés par la lutte contre le Coronavirus. Sa série Hippocrate, adaptée du film du même nom et produite par Canal+, avait vu son tournage stoppé net par la crise sanitaire.
Thomas Lilti peut-il lire l’avenir dans la lentille de sa caméra ? Dans sa série Hippocrate, du serment du même nom, il raconte l’histoire de trois internes inexpérimentés, reclus dans un hôpital, à la suite de mesures sanitaires. La jeune équipe interprétée par Louise Bourgoin, Alice Belaïdi, Zacharie Chasseriaud et Karim Leklou en médecin légiste, doivent surmonter la crise pendant 48H, alors que les médecins titulaires sont confinés à domicile. Drôle de pitch pour drôle d’époque. Malgré son état des lieux de l’hôpital public qui avait visé si juste dans sa première saison, Thomas Lilti s’est retrouvé confronté à la réalité du Coronavirus : le tournage des nouveaux épisodes a été stoppé le week-end du 15 mars, en concertation avec l’équipe, face à la montée de l’épidémie. Et le réalisateur a renfilé sa blouse médicale pour prêter main forte aux urgences de l’hôpital Robert-Ballanger en Seine-Saint-Denis, où il tournait quelques jours plus tôt.
La nouvelle dévoilée par Le Journal du Dimanche puis relayée dans un entretien par Les Inrocks, fait part du témoignage du showrunner qui avait exercé la dernière fois en tant que généraliste en 2013 : « Le serment d’Hippocrate, c’est quelque chose que j’ai vécu. Et d’un seul coup, j’ai basculé dans autre chose : un retour à mon premier métier. » Et d’expliquer les raisons de cet élan solidaire : « Je me suis porté volontaire aux urgences pour essayer d’aider modestement, afin de permettre aux médecins les plus compétents, ceux qui ont le vrai savoir, de se reposer ne serait-ce que quelques heures. » Bien que le réalisateur pointe du doigt la santé désastreuse de l’hôpital, sa fiction était jugée trop déconnectée du réel… Mais c’est maintenant la réalité qui dépasse la fiction : « C’est presque une situation de cinéma d’anticipation ou de science-fiction à la Cronenberg ».