Les Capsules x Coral Pink : de la bedroom pop, oui, mais qui donne envie de voyager
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Les Capsules, c’est le concept de live sessions qui encapsule la nouvelle scène parisienne. Place aujourd’hui au binôme Coral Pink composé de Maxime Béneteau et Vic Vycilinski. De leurs premiers singles composés dans leur colocation jusqu’à leur futur EP enregistré en studio, les garçons se démènent pour faire vivre leur projet de dream pop.
On a tous ce réflexe de millenials face à un groupe que l’on ne connaît pas : le chercher sur Google. Avec « coral pink », on a été servi. C’est à la fois une nuance de rose (sans blague), un mot-clef populaire sur Shutterstock (avis aux amateurs) et un parc naturel situé dans l’Utah. Va savoir pourquoi, on a retenu le parc naturel pour notre intro d’article. Au-delà du fait que l’on peut y admirer une quantité astronomique de renards nains, de lézards épineux et de rongeurs, ses iconiques falaises de grès rouge attirent les touristes par bus entiers avec climatisation intégrée. On s’est rapidement perdu dans une séance de procrastination face à des VLOG Youtube au milieu de dunes aux résurgences égyptiennes. Finalement, on s’est dit qu’avec leur pop rêveuse aux accents américains, le duo français avait trouvé le nom d’artiste parfait pour caractériser leur son naturel et foisonnant. À quand la bande-son pour un vlogeur américain ?
Marin : Hello Vic et Max. « Coral Pink », c’est ce fameux parc de l’Utah avec ses dunes de grès rouge qui invitent au rêve. Ce serait une bonne définition de votre groupe, un son dreamy qui regarde vers les États-Unis ?
Max : On ne peut pas nier que la plupart de nos influences viennent des États-Unis et que c’est un petit rêve de pouvoir aller faire une tournée là-bas un jour. Quant au son dreamy, je pense que ça nous ressemble, même si on fait attention à ne pas s’enfermer dans une case. On veut apporter de la surprise, sortir du rêve pour y replonger.
Victor : À la base, on avait vraiment envie de créer une musique qui ne se faisait pas trop entendre en France. Au tout début du projet, on a été énormément inspiré par Mild High Club, un ancien jazzman de Chicago qui s’est tourné vers un son pop très dreamy alliant accords de jazz et des sons psychédéliques. On a adoré à la première écoute et je pense que ça s’entend un peu dans notre première chanson Daydream. Et au fil des jours, on a réussi à trouver notre propre patte, notre propre univers, se détacher un peu de tous ces groupes qu’on adore écouter.
M. Comme la plupart des plus belles histoires d’amour, d’amitié et de musique, votre rencontre s’est faite une nuit autour d’une suite d’accords. Vous nous racontez ?
M. Notre première rencontre date d’il y a presque 10 ans maintenant. Je me baladais la nuit à Nantes en écoutant une démo que je venais de faire dans mon petit studio. À un moment, un mec m’interpelle et me demande ce que j’écoute. Un peu gêné je lui passe un écouteur en lui disant que c’est une compo, ça tombe bien lui aussi fait de la musique. Et depuis, on ne s’est plus quitté. Le projet Coral Pink a quant à lui démarré à Paris, on avait réalisé une première démo de notre track Daydream qu’on avait laissé de côté. Un soir, on décide de la ressortir en se disant qu’on ne passera pas plus d’une nuit à bosser dessus pour la mettre en ligne. C’est ce qu’on a fait et c’est là que tout a commencé.
V. Coral Pink c’est avant tout une longue histoire d’amitié entre Max et moi. On a vécu plusieurs fois ensemble en colocation, on a commencé en faisant de la musique qui parodiait des groupes qui existaient déjà. On n’arrivait pas à se focaliser sur un truc sérieux. On faisait écouter ces parodies à nos amis qui trouvaient ça cool. Un soir, on a enfin décidé de créer une vraie chanson avec de beaux accords et une belle mélodie et c’est devenu Daydream. Au final, on aimait mutuellement ce que faisait l’autre et on avait vraiment envie de réunir nos deux univers.
M. Vous avez pour l’instant uniquement sorti des singles, mais une mystérieuse vidéo sur Facebook a titillé notre curiosité le 26 avril dernier. Qu’est-ce que vous nous préparez ?
M. On prépare un EP. Ça fait 1 an qu’on bosse dessus et il est bientôt terminé. On a vraiment hâte de le présenter. On a eu la chance de pouvoir l’enregistrer dans un studio super cool avec des vrais synthés, c’était une expérience nouvelle après nos singles qui étaient faits dans nos chambres. Notre son a évolué aussi, on reste dans le dreamy en s’éloignant de la bedroom pop des débuts .
V. On a toujours enregistré et produit nos chansons dans ma chambre avec des plug-ins de batterie, de synthés, etc. Aujourd’hui c’est un nouveau challenge pour nous, car on a enregistré une vraie batterie au studio Midilive à Villetaneuse, des claviers analogiques dans le studio de notre claviériste Matthieu, des vraies prises de guitares sur amplis. Donc ça prend beaucoup plus de temps que de faire ça dans sa chambre, mais c’est beaucoup plus intéressant et enrichissant de travailler de cette manière. On prévoit un EP de 4 titres qui sera terminé avant les vacances d’été.
M. Vous présentez deux inédits Past Life et People I’ve Known en live session pour Les Capsules. Pourquoi avoir choisi ces titres, ils seront sur l’EP ?
Max & Victor : On avait très envie de jouer des morceaux qui ne soient pas déjà sortis pour donner un aperçu live de ce qu’on prépare sur L’EP. On a décidé de se détacher du genre bedroom pop des 4 premiers singles. En se réinventant, on a créé ces deux morceaux en premiers qui sont un peu la base du son qu’on explore actuellement.
M. Et comme c’est la tradition chez Arty Magazine, quelle est ta définition d’un artiste ?
M&V. Un artiste, pour nous, c’est une personne qui crée des rêves éveillés.