« Titane » fait un carton monstre au box office américain
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Auréolé de la Palme d’Or 2021, le second film de Julia Ducournau réussit là où tant de films français ont échoué : s’imposer sur le territoire américain.
« L’effet Palme d’Or » existe t-il vraiment ? À la vue des performances spectaculaires de Titane aux Etats-Unis, pour un film d’horreur indépendant français faut-il le rappeler, la réponse est indéniablement oui. Le film de Julia Ducournau est la cinquième meilleure entrée de la semaine sur le territoire américain et s’est hissé à la dixième place du box office.
Selon Screen Daily, le long métrage de body horror est le plus gros score au box office américain pour une Palme depuis Fahrenheit 9/11 en 2004… Ce qui nous ramène 17 ans en arrière. Avec 515 747 dollars engrangés sur 562 écrans, c’est le quatrième plus gros démarrage derrière le documentaire de Michael Moore (23,9 millions de dollars pour 868 écrans), l’inoubliable Pulp Fiction de Quentin Tarantino (9,3 millions de dollars pour 1 338 écrans en 1994) et Sailor et Lula de David Lynch (2,9 millions de dollars pour 532 écrans en août 1990).
Comme le souligne à juste titre Les Inrocks, cette performance est aussi à mettre en correspondance avec les blockbusters de la semaine comme Venom : Let There Be Carnage qui profite d’une diffusion monstrueuse sur 4 000 copies. La performance en est d’autant plus remarquable.
Reconnaissance publique pour la Palme Titane
Pour terminer avec les chiffres, soulignons l’importance historique de ce démarrage pour la visibilité du cinéma français aux États-Unis, puisqu’il s’agit du second meilleur démarrage pour un film français depuis Haute Tension d’Alexandre Aja en juin 2005… Qui avait lui profité d’une diffusion sur 1 323 écrans.
Comme on l’avait souligné lors de la remise des prix au Festival de Cannes 2021, le jury présidé par Spike Lee a récompensé Julia Ducournau de la première Palme d’Or solo féminine. Le cinéaste américain avait alors déclaré que seule l’œuvre avait été jugée et non le genre de sa réalisatrice, précisant que « le fait qu’elle soit une femme n’est pas entré en ligne de compte. » Preuve s’il en fallait que l’égalité des genres, surtout dans l’art, arrive par la reconnaissance des œuvres et non une discrimination positive souvent polémique.
Et si la prochaine étape pour Julia Ducournau était un film en langue anglaise ?