Inconditionnelle de culture japonaise, de la dolce vita parisienne et…
Après la sortie d’un EP solaire baptisé Billie, le trio Slim & The Beast est prêt à célébrer son retour à la capitale dans l’institution du Pop-Up du Label. Le 2 décembre au soir, on les a retrouvés dans leur loge, avant et après leur concert aux allures de célébration londonienne.
Dans la loge du Pop-Up du Label, les Slim & The Beast accordent leur voix et leurs sourires. Le groupe, composé des frères jumeaux Aaron et Samuel Lopez-Barrantes, respectivement à la guitare et au clavier, et du batteur Aurélien Amzallag, est autant en harmonie sur scène que dans la vie. Les complices se préparent à monter sur scène, devant un public composé d’amis, de famille et de fans.
Pour la première fois, ils proposent en live les toutes nouvelles compositions de leur EP Billie. Heureux d’être là, avec une adrénaline positive et palpable, ils nous racontent leurs envies, leurs rituels et leurs plans pour continuer la fête.
Eva : Salut les Slim & The Beast ! Comment vous sentez-vous avant ce concert ?
S&TB : On a tellement hâte ! Ça va faire deux ans que l’on attend ce concert. Juste avant le Covid, on a pu jouer au Zénith en première partie de Caravan Palace. Mais ce soir, c’est complètement différent : déjà, c’est la première fois que l’on joue depuis le début du Covid. Et puis, on fait notre propre concert, en tant que tête d’affiche.
E. : En quoi le concert de ce soir est-il aussi spécial ?
S&TB : La pause forcée qu’a causé la pandémie nous a amenés à composer, donc on a plus de chansons à jouer qu’avant, et on a aussi eu l’occasion d’améliorer d’anciens morceaux. Contrairement aux premières parties, où le temps sur scène est assez limité, notre live va être beaucoup plus long. En plus, c’est un concert à Paris, là où est basé notre public : ici, on se sent chez nous. Ce soir, il y aura principalement les amis et la famille, les personnes qui nous ont soutenues depuis le début ! Donc c’est vraiment un plaisir de célébrer la sortie de notre EP avec eux.
E. : Vous avez une première partie ?
S&TB : Oui, c’est un très bon ami, Victor Mechanick, qui est notre première partie. Ce soir, il est sur scène et chante tout seul avec sa guitare. Sa musique est dans la même fibre que la nôtre, avec un côté très seventies : c’était donc un choix logique que de l’avoir en première partie.
E. : Est-ce que vous avez ajouté de nouveaux éléments scéniques à votre live ?
S&TB : Oui, on a modifié quelques petites choses. Par exemple, Aurélien a ajouté des timbales à sa batterie électronique. Puisqu’en tournée, on doit voyager léger, Aurélien était obligé de jouer sur une batterie électronique qui prend moins de place. Mais ce soir, il a ajouté des timbales pour pouvoir avoir un son hybride. Mais sinon, dans le set-up, ça sera toujours nous trois avec nos instruments, et surtout nos voix en avant.
E. : Qu’est-ce que ça vous fait d’être au Pop-Up du Label ?
S&TB : Cette salle est intimiste, et surtout elle a un côté old-school et rock’n’roll. C’est tellement différent des salles où on avait l’habitude de jouer en première partie. On a eu la chance de pouvoir jouer dans des très grandes salles, mais c’est vraiment bien de pouvoir créer un vrai lien avec notre public. Et puis, on est un peu des habitués ! On est déjà venu jouer ici il y a deux ans et demi, et on avait adoré. On revient souvent écouter des concerts dans cette salle, qui est pour nous une des petites salles mythiques de Paris. Comme on affiche complet ce soir, on vise d’autres salles un peu plus grandes pour les prochains concerts : La Bellevilloise, la Maroquinerie…
E. : Quels sont vos rituels avant de monter sur scène ?
S&TB : Le premier réflexe, c’est de se faire des grandes accolades, pour partager nos énergies. Et pour échauffer nos cordes vocales, plutôt que de faire des exercices classiques de chant, on préfère mettre les Beatles à fond et chanter à pleins poumons. Déjà, parce que ça nous amuse, mais aussi parce que ça nous remet dans l’espace et dans le moment présent.
E. : Et vous aimez jouer à Paris ?
S&TB : On aime Paris parce qu’on s’y sent chez nous, mais on a été ravi de jouer à Rouen, Lille, Bordeaux et Toulouse. D’ailleurs, on a été très bien accueilli dans la ville rose. Le public avait une très bonne énergie, c’était un concert incroyable. D’un autre côté, le public de Paris a beaucoup plus d’attentes vis-à-vis des artistes, et c’est aussi dû au fait qu’il y a énormément de concerts. Quand on sort de la capitale, le soutien est direct et communicatif.
Dans un autre registre, jouer aux États-Unis, c’est aussi un vrai kiff. On a habité pendant six mois ensemble à la Nouvelle-Orléans, on a pu faire pas mal de salles dans le coin et dans le Massachusetts.
Quelques minutes après la fin de leur concert, on retrouve les trois artistes encore plein d’adrénaline. Dans l’agitation des loges, où leurs amis passent les féliciter et les inviter à danser, Slim & the Beast nous font un débriefing à chaud.
E. : Alors, qu’est-ce que vous avez pensé de ce concert ?
S&TB : C’était génial. On a senti une bonne vibe, une bonne énergie. Finalement, jouer devant des visages connus, ça nous a mis plus la pression que de jouer devant des inconnus. Parce que la salle est petite, on pouvait voir les visages des gens, et on pouvait voir qu’ils nous regardaient. Alors que quand on joue devant 1500 personnes, on ne voit personne. Mais après, on a eu quelques surprises : ça nous a fait très plaisir de voir des inconnus qui connaissaient la plupart des paroles de nos chansons.
E. : Quel a été votre premier réflexe en sortant de scène ?
S&TB : Exprimer notre gratitude, partager nos énergies. Et puis, boire de l’eau ! Quoique, boire du whisky serait l’idéal (rires). Mais il y a aussi un sentiment de malaise, où on se sent partagé entre l’envie d’aller dire bonjour à notre public, et descendre aux loges pour décompresser. On a souvent envie d’aller vers les gens, mais on n’a pas non plus envie de passer pour des gens qui cherchent l’attention. Donc souvent, quand on descend de scène, on ne sait pas trop quoi faire de nous-mêmes. C’est un sentiment assez difficile à exprimer.
E. : C’était quoi votre moment préféré de cette soirée ?
S&TB : À un moment, on a complètement dévié vers une jam session. C’était en totale improvisation, mais on a adoré le faire ! Et puis quand on a joué Billie, on a senti que tout le public était avec nous, que tout le monde connaissait les paroles, on a senti une énergie vraiment forte de la part du public.
E. : Comment aimeriez-vous faire évoluer votre live ?
S&TB : On aimerait pouvoir bouger un peu plus. Le but, c’est de faire de ce live un vrai spectacle. Aujourd’hui, c’était un peu compliqué parce que la scène ne le permettait pas, mais si on a plus de place à l’avenir, on aimerait adapter le set-up à l’ambiance de chaque morceau. Par exemple, quand on joue des ballades assez calmes, ça serait cool de pouvoir se rapprocher pour rendre la disposition plus intimiste, presque comme si on était dans un salon. Sinon, on n’a pas encore assez de recul sur ce live en particulier puisque c’était la première fois qu’on le jouait ce soir : il faudrait le jouer trois ou quatre fois avant de pouvoir vraiment identifier les améliorations à apporter.
E. : Est-ce que vous avez eu des conseils de pro pour monter ce live ?
S&TB : Non, jamais. On n’a pas eu de coach scénique, et même lors de nos premières parties, on n’avait pas de débriefing sur nos performances : on a appris sur le tas. Mais au bout du compte, notre première partie était ficelée, on était efficace parce qu’elle durait seulement trente minutes. Dans un concert, c’est différent puisqu’on a du temps pour pouvoir parler au public, pour se balader, explorer et improviser.
E. : Dans votre live, il y avait beaucoup de moments de « cassure ». Est-ce que c’est un parti-pris, où est-ce que vous aimeriez les effacer à terme ?
S&TB : On aimerait beaucoup travailler sur ces transitions, mais on a besoin d’un regard de professionnel pour le faire. Les transitions sont cassées parce qu’on n’a tout simplement pas eu le temps de les bosser (rires). À terme, on aimerait bien que le live soit plus continu, tout en s’autorisant des moments de cassure intentionnels. Ces moments de rupture permettent d’ouvrir l’esprit du public à un autre morceau, et c’est aussi une occasion pour créer un moment d’intimité avec les spectateurs.
E. : Quels sont vos plans pour la suite de la soirée ?
S&TB : Vu qu’on a un super DJ qui mixe juste après, on va sans doutes rester un peu pour danser. Et puis, peut-être aller au Bus Palladium.
E. : Vous avez quelque chose à dire à votre public ?
S&TB : Le concert de ce soir nous a confortés dans notre envie de faire plus de lives, de créer des moments d’intimité avec notre public. On imagine notre soirée idéale comme un moment qui ne s’arrêterait pas à la fin du concert, comme ce qu’il se passe ce soir, et faire continuer l’ambiance au-delà du live. On veut faire de notre concert une fête, et un moment d’interaction avec notre public. Finalement, on a envie d’échanges entre le public, les artistes que l’on apprécie et nous. L’idéal serait d’organiser des soirées qui commencent à 20 heures et qui finissent à minuit, voire plus tard, pour que tout le monde puisse interagir ensemble.