PREMIERE : Faubourg, une étoile du trip-hop est née avec « Grateful »
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Nourrie par l'aventure, Guillemette cherche à satisfaire les oreilles curieuses,…
L’astronaute parisien Faubourg s’envole vers des astres électro avec Grateful, son nouveau single qui s’accompagne d’un clip de David Meugnot.
Le 26 novembre dernier, Faubourg a réalisé un rêve de gosse avec la sortie de son mini-EP Lost, celui de collaborer avec Roya Arab la chanteuse indétrônable du groupe Archive. Une poignée de semaines plus tard, c’est le même producteur regonflé à bloc qui nous offre Grateful, un nouveau single entérinant sa signature trip-hop.
Vincent Lagadrillière, de son vrai nom, officie de jour dans le sound design pour les marques, avant de se réfugier la nuit tombée dans le studio de son alias Faubourg. Cela se ressent. La production de Grateful, millimétrée et cinématographique, oscille entre des chœurs épiques venus du gospel, une topline entêtante portée par une voix féminine et une rythmique électro percutante. En ne se cantonnant à aucun genre, Faubourg établit la topographie de son astre trip-hop partagé entre plusieurs séquences musicales.
Le clip, réalisé par son complice David Meugnot, est tout aussi remarquable en liant l’infinité de l’univers, de la nature et des mégalopoles, face à l’humain dans ce qu’il a de plus fragile : ses émotions. C’est un astronaute qui ne tient qu’à un fil, un couple qui essaie d’entretenir la flamme, un regard tourné vers le ciel en quête d’ailleurs. En saisissant l’immensément grand et l’intensément petit, Faubourg capture avec Grateful la danse du monde.
Guillemette : Salut Vincent ! Peux-tu me décrire ce qui t’entoure, ce que tu fais au moment où tu me réponds ?
Faubourg : 21h05, mercredi 8 décembre. Je suis dans mon studio dans le quartier de Ménilmontant à Paris. Je viens de revenir de chez moi pour une session nocturne. Je suis entouré de synthés, de machines et d’écrans. C’est à quelques minutes de chez moi donc c’est parfait. Là, je finalise la production d’un titre qui s’appelle Complicated, qui sera sur mon EP prévu en avril. Je travaille aussi sur la réal d’une chanteuse, donc je ne suis pas couché (rire). J’ai la chance de travailler sur des projets assez diversifiés, c’est enrichissant et inspirant.
G. : En passant de rythmiques électro à des inspirations religieuses avec du gospel ou de l’orgue, ton single Grateful est à la croisée des genres. D’où te vient cette envie de mélange ?
F. : Je suis assez versatile et ma curiosité me pousse toujours vers l’avant. J’aime mélanger, coller, me perdre un peu aussi dans les sons, les influences. J’aime ces digressions et parfois faire cohabiter des styles a priori opposés. Enfant, ma mère écoutait des musiques aussi diverses que du Gershwin, Jean-Michel Jarre, du jazz, Pierre Henry, de la variété française. J’imagine que cela m’a marqué et influencé dans mon envie de mixer les genres musicaux. Je me tiens à l’écart des chapelles musicales restrictives et comme dans la vie en générale, je pense qu’on est gagnant à aller piocher un peu partout.
G. : Le clip est une réalisation de David Meugnot, comment votre collaboration s’est passée ? Vous l’avez réfléchi à deux ?
F. : Je connais David Meugnot depuis longtemps, il est un peu touche-à-tout dans le domaine de la vidéo. On avait collaboré récemment sur le teaser du MaMA Festival. J’avais imaginé un clip et travaillé sur une sélection d’images et fait un pré-montage avec les moyens du bord. Je l’ai contacté pour qu’il puisse amener ses idées, sa technique de montage, et je dois dire que je suis bien content du résultat. Il habite dans un très beau village bourguignon avec un côté médiéval, donc ça a été aussi un super moyen de s’échapper de la vie parisienne.
G. : Tu as aussi sorti ton single Lost le 26 décembre, as-tu des futurs projets en tête ?
F. : Oui plein ! En janvier je sors un autre titre en collaboration avec Elise Reslinger et Rith Banney, une sorte de road-trip identitaire sous fond d’arpeggios électroniques. On pourrait rapprocher ça d’une fusion entre Massive Attack et la B.O. de Drive. Puis un EP en avril sur lequel je travaille en ce moment et qui abordera encore d’autres envies, influences… J’aimerais aussi emmener le projet sur scène dès que possible en créant une scénographie, de la vidéo. Ce n’est que le début de l’aventure.