Décès de Sean Connery : retour ému sur sa riche carrière
Il mène sa vie une manette à la main, absorbant…
Nous avons appris avec tristesse le décès de Sir Sean Connery ce samedi 31 octobre : figure emblématique du cinéma, immense acteur écossais à l’accent de pirate, justement éteint à Nassau, aux Bahamas, à l’âge d’or de 90 automnes. Célébrons aujourd’hui la carrière du premier des James Bond, mais pas que.
Anobli en 2000, Sean Connery aura marqué les décennies précédentes en collaborant notamment à de nombreuses reprises avec Sydney Lumet, dont une réalisation maudite, The Offence (1972), chef d’œuvre de psychologie noire et trouble, qui sortira en France quelques 35 années après sa première projection américaine, et dont Christopher Nolan se sera peut-être inspiré pour la scène de l’interrogatoire de The Dark Knight.
Alfred, Sydney et les autres
Ses années 60 et 70 se déroulent sous le regard de cinéastes et auteurs uniques et prestigieux : pour Alfred Hitchcock, il est le love interest de Tippi Hedren, inoubliable persécutée des Oiseaux, dans Pas de printemps pour Marnie (1964). Il tourne également sous la direction de John Huston, Robert Stevenson, Irvin Kershner… Et pour 7 (officiellement 6 épisodes « canons ») James Bond, après avoir convaincu l’épouse de Ian Flemming de son charisme sexuel. Son interprétation reste aujourd’hui très appréciée : il demeure l’agent secret de son époque, l’original, l’éternel premier, le macho tout en flegme et en regards suggestifs.
Mais d’aventures, en aventures…
L’acteur, pour les amateurs de grands films au souffle épique, dont votre serviteur, ce sont également des années 80 et 90 de (très) haute volée – même pour Haute Voltige, hold-up divertissant, starring Catherine Zeta-Jones, incandescente et circassienne bien avant les filous du gang de Danny Ocean.
Le chevalier de l’ordre de l’Empire britannique enquête au Japon (Soleil Levant, 1993), poursuit Octobre Rouge (1990), prie avec Christian Slater (Le Nom de la rose, 1986), s’oppose à Al Capone (Les Incorruptibles, 1987), s’infiltre à Alcatraz (The Rock, 1999)… Il est même trahi par Lancelot (First Knight, 1995) et découpe de l’immortel dans deux Highlander, dont le deuxième est néanmoins à oublier.
Enfin, Sir Sean Connery, c’est aussi le père du plus grand aventurier et archéologue de tous les temps (fictionnel, entendons-nous), dans le plus grand film d’aventures de l’histoire du cinéma (pas de débat là-dessus par contre) : Henry Jones Sr., illustre figure paternelle d’Henry Jones Jr., dit Indiana – oui, c’est bien le nom du chien – pour le compte du non moins illustre Steven Spielberg dans Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989).
Adieu, Sean le gentleman
Il arrête sa carrière en 2003, après le fiasco de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, dont il apparaît que le tournage se révèle pour lui un véritable calvaire.
Au lendemain de son décès, quel meilleur hommage au comédien que celui de prendre le temps de voir et revoir certains des films de sa longue filmographie, et de s’émerveiller, encore, devant le talent brut, le charme intemporel et l’athlétisme fin de celui qui voulait au départ devenir footballeur. Il n’aura pas pris meilleure décision que cette reconversion.