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Coup de gueule : Joann Sfar tacle en dessins la politique culturelle de Macron

Marin Woisard

La culture n’est-elle pas la grande perdante du 2nd confinement ? Sur son compte Instagram, l’auteur français au trait mordant Joann Sfar a partagé plusieurs dessins résumant le manque de considération du gouvernement pour les activités dites « non-essentielles ».

À travers ses univers visuels au cinéma et en librairie, Joann Sfar a toujours su faire passer des idées toutes personnelles dans de grands récits. Autrement dit, l’auteur érudit n’a ni la langue dans sa poche, ni le crayon dans son étui. Les 120,000 followers de son compte Instagram en font la (re)découverte depuis une semaine et l’annonce du (re)confinement.

Reprenant ses personnages parmi les plus célèbres, dont le provocateur Chat du Rabbin, Joann Sfar démonte méthodiquement la politique culturelle du gouvernement en plusieurs dessins. Ce même gouvernement qui a pris unilatéralement la décision que les livres, films et musiques n’étaient pas des biens dits « essentiels »… Entraînant la fermeture sans préavis des libraires, cinémas et salles de concerts – laissant le secteur de la culture exsangue, qui avait déjà été fragilisée par le premier confinement.

Dans la série de BD éponyme de Joann Sfar, le Chat du Rabbin se met à parler après avoir dévoré le perroquet de la maison.
Les rayons culturels de la FNAC et des grandes enseignes alimentaires étaient toujours ouverts au reconfinement… Bien que les libraires aient tiré le rideau.
Les méthodes les plus simples sont parfois les plus efficaces.

Le confinement annoncé (presque) sans surprises mercredi 28 octobre a entraîné la fermeture manu militari de tous les espaces et boutiques culturels… À l’exception des grandes enseignes alimentaires qui ont cristallisé le mécontentement des intellectuels et des professionnels de la culture.

Pourquoi un libraire indépendant doit-il fermer ses portes, quand l’achat d’un livre reste possible dans un supermarché ? Suite à la grogne et afin d’éviter une concurrence déloyale, Bercy a fermé vendredi 30 octobre l’ensemble des rayons spécialisés. Plusieurs personnalités dont Joann Sfar ont mis en avant la « connerie » d’une politique s’appuyant sur le « personne n’est heureux, tout le monde est content. »

La légende de Joann Sfar est sans équivoque : « Je refuse de croire cette information !!!! »
On t’a déjà parlé de la blanquette de Montesquieu et du tartare de Victor Hugo ?
On sait au moins pourquoi les magasins de bricolage sont restés ouverts.

Ce que ne dit pas l’histoire, c’est qu’un boulevard s’ouvre tristement pour Amazon, à quelques semaines des fêtes de fin d’année. Parmi les solutions offertes pour se détourner du géant américain, le « click & collect » permet aux aficionados de réserver un bouquin en ligne avant de venir le récupérer à la porte de la librairie. Mais cette compensation présente de réelles limites, puisque cette pratique ne représente qu’en moyenne 10% du chiffre d’affaires des libraires.

Si le trublion Joann Sfar pointe du doigt le secteur du livre, pour mieux tirer à boulets rouges sur la politique gouvernementale, c’est le secteur culturel dans son ensemble qui peinera à se relever des mesures du nouveau confinement. En juillet dernier, le ministère de la Culture avait indiqué que les pertes s’élèveraient à 22,3 milliards d’euros de chiffres d’affaires pour le secteur. Cette première étude d’impact économique du Coronavirus sur l’industrie culturelle ne concernait que le confinement de mars. Qu’en sera t-il du second ?

Un peu d’humour chocolat noisette dans ce monde de brutes.

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