Ténéré, la force tranquille de Nowadays Records
En 5 ans, la maison parisienne Nowadays Records a imposé sa vision avec les sorties de Fakear, La Fine Équipe et Clément Bazin. Plus qu’un label, c’est une famille que le producteur Ténéré a rejoint de son univers feutré.
Sur les coups de ses 20 ans, Ténéré a une révélation en écoutant le premier EP de James Blake, Air and Lack Thereof, proposition puissante du compositeur anglais. Elle fait naître chez lui une vocation. Dès lors, Pierre-Elie Robert (de son vrai nom) se voue corps à âme à la production de musique électronique, avec comme bagage sa formation classique au Conservatoire. L’évidence d’une épiphanie.
Élevé au son du clavecin par un père pasteur, Ténéré est le vilain petit canard de la famille. Après une signature sur le label No Format (Chilly Gonzalez, Ala.ni, Rocé) avec son duo Vendredi avec le producteur Charles Valentin, l’artiste rejoint la bande de Nowadays Records. Son premier EP solo, Lux in Tenebris, se traduit littéralement en latin par « de l’ombre à la lumière ». Sa conversion sous les ordres électroniques est le révélateur d’une musique gracieuse et habitée.
Moto, grands espaces et électro
Pour comprendre ce qui agite Pierre-Elie, il faut s’attarder sur son nom d’artiste : Ténéré. Passionné de moto, il s’est inspiré pour son alias du modèle conçu dans les années 80 pour le Paris-Dakar, où Yamaha a mis toute son ingénierie technique au service d’une robustesse tout-terrain. Voilà pour la minute bécane. Ténéré est surtout le « désert des déserts » situé dans le sud Sahara, connu pour ses dunes à perte de vue. Un bel endroit où se perdre à califourchon.
En mêlant savoir-faire de production et contemplation mélodique, l’artiste tourne à plein régime. On demande le concret de la mécanique et la spiritualité du touareg. Les deux pieds à califourchon sur sa cylindrée, Ténéré nous conduit là où aucun grain de sable ne pourra gripper ses créations vibrantes.