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Coline Rio : « Je dois apprendre à être plus indulgente envers moi-même »

Coline Rio : « Je dois apprendre à être plus indulgente envers moi-même »

Manon Sage

De la pression, on s’en met tous. Mais quand c’est pour jouer à la 47ème édition du Printemps de Bourges, dans l’emblématique théâtre Jacques Cœur, elle peut atteindre des sommets. Coline Rio est revenue dans son interview Jour & Nuit sur son rapport à la scène à la fois anxieux et passionnel.

Manon : Coucou Coline, tu as sorti il y a quelques semaines ton album, Ce qu’il restera de nous, peux-tu nous le présenter en quelques mots dans sa musicalité, son univers, son esthétisme ?

Coline : Mon album mélange l’électro et l’acoustique, ainsi que la chanson française à texte. 

M. : Comment as-tu préparé tes titres pour la tournée qui accompagne la sortie de cet album ? J’imagine que des arrangements spécifiques permettent de passer de titres studio à des titres joués sur scène ?

C. : J’ai travaillé en résidence avec ma musicienne et mon sonorisateur. J’ai récupéré toutes les pistes du studio et j’ai ensuite pris du temps seule pour les arranger afin qu’elles conviennent à l’énergie du live.

M. : Quels effets as-tu cherché à donner aux chansons pour la scène ?

C. : J’aime qu’on redécouvre les chansons sur scène. En deux ans, je n’ai fait que changer les arrangements. Comme l’album vient de sortir, j’ai envie de conserver le fait qu’on puisse retrouver l’énergie de l’album à travers des séquences sur ordinateur, tout en apportant plus d’effet aux instruments comme le violoncelle et le piano qui m’accompagnent.

Coline Rio, sage comme une image au Printemps de Bourges © Manon Sage
M. : Tu as sorti un EP avant ton album, Lourd et Délicat, va-t-on retrouver des titres venant de ce disque ce soir ?

C. : Oui, on va retrouver les morceaux On m’a dit et Se dire au revoir

M. : Comment te sens-tu avant de monter sur scène ? Est-ce un exercice qui te plaît ou qui te stresse ?

C. : Avant de monter sur scène, je suis quelqu’un de stressée, et ce, depuis toujours. Je n’arrive pas à faire autrement, je ne suis pas bien avant les concerts. Pour autant, j’adore énormément le live donc je continue ! 

M. : Et sur scène, es-tu très concentrée sur la technique ou parviens-tu à lâcher prise ?

C. : Ça dépend la manière dont je vis le concert. Je vis le moment, mais si je me sens isolée ou que quelque chose me déplaît, je redeviens très concentrée. Dans ces cas-là, il ne se passe souvent qu’un fragment de secondes. Mais la plupart du temps, je passe de très bons moments.

M. : Comment se passe le début de cette tournée, marquée aujourd’hui par ta présence au Printemps de Bourges ?

C. : Je n’ai pas vraiment fait de pause depuis le début de la tournée et j’adore ça. L’été débute, les festivals aussi, et je suis vraiment contente d’être là ce soir, le théâtre Jacques Cœur est magnifique.

Au clavier et au micro, Coline Rio joue à faire danser les mots © Manon Sage
M. : Tu étais aux iNOUïS du Printemps de Bourges l’année dernière, qu’est-ce que cela te fait de revenir ici aujourd’hui ?

C. : Je suis contente, car les programmateurs m’avaient expliqué qu’en ayant participé aux iNOUïS (ndlr, dispositif dédié à l’émergence artistique mis en place par le Printemps de Bourges) avec mon groupe, Inuït, je n’allais pas pouvoir y participer de nouveau avec mon projet solo, même s’ils avaient eu un coup de cœur. J’étais frustrée. Être là un an après, ça me touche car ça confirme le fait qu’ils aient vraiment apprécié le projet. En plus, c’est un super festival où j’aime vraiment venir jouer. 

M. : Tu joues ce soir sur la même scène que Pierre de Maere et Voyou, les connais-tu ?

C. : Oh oui ! Je connais bien Voyou, on a joué ensemble en Équateur avec lui et mon groupe, c’était une super expérience. On s’est aussi beaucoup croisés sur les routes. Je ne connais pas Pierre, mais on m’en dit beaucoup de bien et on a des amis en commun. J’ai vraiment hâte de voir les deux ce soir. 

M. : Attends-tu une date en particulier sur ta tournée ? La date parisienne au Café de la Danse peut-être ?

C. : Oui, il y aussi Les Nuits de Fourvière où j’ai hâte de jouer en première partie de Jeanne Added, ainsi que Les Nuits Botaniques, mais c’est vrai que la date parisienne du 13 juin va être particulière.

M. : Prépares-tu quelque chose de particulier pour une date comme celle-ci ?

C. : J’ai des petites surprises en préparation.

Le temps de reprendre l’escalier à l’arrière du théâtre Jacques Cœur pour arriver aux loges, que nous croisons Coline au détour d’un couloir. Pas le temps de souffler, l’artiste encore équipée est prête à poursuivre notre rencontre.

M : Comment t’es-tu sentie sur cette scène du Printemps de Bourges ? 

C. : Ça s’est super bien passé. En même temps je suis un peu sonnée, j’étais stressée de ce concert. Tout au début, je n’étais pas dedans, mais les gens m’ont vraiment entrainée avec eux, ils applaudissaient, ils se sont levés à la fin. Ça m’a beaucoup touchée.

M : Comment as-tu ressenti l’accueil du public ? Plutôt bon j’ai l’impression ? 

C. : C’était vraiment génial, entre chaque chanson, lors des silences, il y avait des cris, des applaudissements, des réactions ! On est dans un théâtre où les gens sont assis, ma musique est assez calme et pourtant les gens réagissaient bien.

M : Et maintenant, tu es toujours stressée ?

C. : Non, ça y est, maintenant, c’est que du kiff et un petit coup de barre avec l’adrénaline qui redescend.

Apaisée, Coline Rio en loges © Manon Sage
M : Quel regard portes-tu sur tes passages ?

C. : Je suis très critique envers moi-même, la première chose que je me suis dit en sortant de scène, c’est que mon live n’a pas été super. C’est mon problème, je dois arrêter de voir toutes les petites erreurs techniques, le live ce n’est pas ça. Je dois apprendre à être plus indulgente. Je pense que c’est surtout une histoire de confiance en soi parce que je n’ai pas moins bien fait que d’habitude. Les retours me permettent de décanter ces avis que je me fais. Ce soir, la salle était très sombre, je ne pouvais pas voir les regards des gens et ça m’a perturbée.

M : Tu me disais tout à l’heure que tu faisais évoluer ton concert au fil du temps, est-ce dû à ce regard critique ? 

C. : Non, pas à ce point-là, je suis contente des arrangements, du déroulé. Par contre, j’aimerais avoir une autre musicienne à mes côtés pour faire évoluer le live et apporter de nouvelles chansons.

M : Quoi de prévu pour la fin de soirée ? 

C. : Je vais profiter ! Je vais aller voir les lives de Voyou et Pierre de Maere, ma famille et mes amis aussi.

Écouter Ce qu’il restera de nous de Coline Rio sur Spotify.

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