Les meilleurs albums de la semaine avec Tourist, Gents, La Féline et Melatonin
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Qu’a t-on écouté cette semaine ? Les envolées planantes de Tourist, la pop rétro-futuriste de Gents, le lyrisme cosmique de La Féline et l’invitation au rêve de Melatonin. Voilà quatre albums qui méritent que l’on tende une ou deux oreilles attentionnées. Bienvenue dans notre sélection de la semaine écrite sur un clavier galopant d’amour.
Tourist – Wild (LP)
Monday Records
Deuxième album du british sorti cette année, les dix morceaux de Wild nous envoient planer en autant d’ambiances atmosphériques. Ne sacrifiant par le plaisir d’écoute au travail des textures et des mélodies, Tourist renforce l’envolée par des voix distordues et breakées qui le consacrent comme un expérimentateur génial. De l’ouverture planante d’And So, You Where !, aux clubbesques Bunny et Wild et la progression ultime de Kin, le stakhanoviste anglais parvient même à surpasser son LP Everyday sorti en février. La force tranquille se place aux côtés de Flume et Bonobo dans nos playlists de choix, prouvant par là que la technique n’est qu’un outil au service de l’émotion. Banco maestro.
Gents – Human Connection (LP)
Cracki Records
À tous ceux qui avaient kiffé Right On Time, l’embarquement dans la capsule spatio-temporelle de Gents s’impose d’elle-même. Nouvelle signature de Cracki Records, le groupe danois aligne pop et poésie par leur maîtrise des boîtes à rythme et des synthés des années 80. Comme l’indique le titre de l’album Human Connection, les tracks sont un appel à renouer aux relations humaines, non sans oublier la technologie des machines prégnante dans leur production. Les membres du duo Niels Fejrskov Juhl et Theis Vesterløkke nous confient : « Nous voulions nous rappeler à nous-mêmes et aux autres de ne pas nous perdre dans cette jungle technologique et dans la course à l’optimisation qui imprègne notre époque ». Pari réussi mon cher Marty.
Redécouvrez le clip de « Right On Time » que l’on avait chroniqué ici.
La Féline – Vie Future (LP)
Kwaidan Records
Après ses deux albums Adieu l’enfance (2014) et Triomphe (2017), Agnès Gayraud aka La Féline dépose onze morceaux d’une pop stratosphérique, voyage introspectif autour du deuil et de la maternité, regard tourné vers le passé et l’avenir. De cette mélopée de mélancolies, sa voix magnétique nous fait décoller les pieds de terre pour rejoindre son astre félin. Par les effets de reverb’ qui se fondent dans les mélodies au clavier, la chanteuse évoque les séisme de la vie avec une douceur pop qui n’a d’égal que la tempête existentielle de ses textes. Cette odyssée futuriste nous entraîne dans le questionnement philosophique de notre place sous les astres, où le vague-à-l’âme se transforme en ressac de particules d’étoiles. On aimerait ne jamais redescendre.
Découvrez son clip « Effet de Nuit » réalisé par Jeunghae Yim.
Melatonin – Departures (EP)
Alpine Records
Le quatuor lyonnais signe la dream pop de nos rêves avec leur second EP Departures. Cette fois-ci, il est question d’un voyage intérieur au fil des métamorphoses de leur sept titres : du drop furieux d’Animal, à l’échappée des claviers scintillants de Clockwork et la progression inquiétante de Departures. Du rêve au cauchemar, Melatonin inscrit leur imaginaire foisonnant dans leur nom d’artiste, la mélatonine étant l’hormone du sommeil. En écoutant cette pièce musicale où planent les ombres de Lewis Carroll et de Radiohead période Kid A, le groupe risque de hanter pour longtemps nos nuits de leurs synthés glissants et de leurs voix vaporeuses. Éveillé ou assoupi, le chemin des rêves est tout tracé.
Découvrez leur clip « Animal » réalisé par Bruno Tondeur et Margot Reumont.
Si t’en veux toujours plus, on te recommande (très fortement) les excellents Sunny Side Up de Jean Tonique, HTTP404 d’Oscar Scheller, Pleasure Centre de Kraak & Smaak, Your Colours Will Stain de Portland, et l’EP Pale Blue de MOSSS.