Michel Gondry rend hommage à « La Chanson de Prévert » de Gainsbourg
Ayant erré dans le milieu de la finance pendant quelques…
60 ans après la sortie de La Chanson de Prévert de Serge Gainsbourg, Michel Gondry signe un clip d’animation rempli de poésie dans lequel l’imaginaire du cinéaste épouse parfaitement la poésie du texte de Gainsbourg.
Fin 1960, en hommage au poète Jacques Prévert, Serge Gainsbourg compose La Chanson de Prévert, l’un des titres les plus populaires de son répertoire. Gainsbourg s’inspire ici librement des Feuilles mortes, chanté par Yves Montand, d’après le poème de Jacques Prévert. Initialement proposée à Juliette Gréco qui refusa de la chanter, La Chanson de Prévert parle d’un amour perdu et du temps qui érode le souvenir au rythme des saisons.
En 2021, les mots de Serge Gainsbourg sont toujours aussi actuels dans le clip magique et saisissant de Michel Gondry. Le court métrage d’animation suit le parcours d’une feuille morte à travers les saisons, portée par les bourrasques de vent, les cours d’eaux et l’agitation de la ville bétonnée. Grâce au travail de collage réalisé par Gondry, on retrouve l’univers façon « carton-pâte » de certains films du cinéaste comme Be Kind, Rewind ou encore L’Écume des jours. Rempli d’une tendresse et d’une mélancolie poétique, le français illustre avec brio le superbe texte du chanteur et nous fait plonger dans une nostalgie heureuse.
L’histoire raconte que pour donner naissance à sa Chanson de Prévert, Gainsbourg s’est rendu au domicile du poète pour lui demander l’autorisation d’utiliser son nom : « Je suis allé voir Prévert, Cité Véron, à côté du Moulin Rouge. À dix heures du matin, champagne ! Oh la vache… Dur. Je l’ai suivi, pour être poli. […] Il m’a dit : ‘C’est bien, mon p’tit gars, très joli, La Chanson de Prévert’ ; Moi : ‘D’accord, mais pourriez-vous me faire un petit papier, comme quoi vous me permettez d’utiliser votre nom ?’ – Sinon, j’avais un procès. Il m’a dit ‘Mais certainement’, et il m’a fait ce papier. »