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Plus de 1000 structures indépendantes en appellent à la solidarité pour sauver la culture

Plus de 1000 structures indépendantes en appellent à la solidarité pour sauver la culture

Marin Woisard

À l’initiative des Nuits Sonores, l’Appel des Indépendants est un think tank pour repenser la culture après la crise du Coronavirus. Plus de 1000 signataires ont rejoint l’appel, dont Arty Magazine aux côtés de Tsugi, Trax Magazine et Sourdoreille.

On ne va pas prendre mille détours : la crise du Coronavirus a fragilisé des centaines voire des milliers de structures indépendantes à travers la France. Lancé Arty Farty, les organisateurs derrière Nuits Sonores, l’Appel des Indépendants était initialement destiné au tissu culturel local de la ville de Lyon. Comme tout un chacun le sait, la scène électro est devenue une spécialité locale au même titre que la tarte praline et les quenelles.

Depuis, cet appel à la solidarité et au soutien du secteur culturel a été rejoint par 1000 structures hexagonales, parmi qui Arty Magazine, aux côtés de Tsugi, Trax Magazine et Sourdoreille, mais aussi de lieux (Rex Club, Bellevilloise, Le Hasard Ludique), de labels (Nowadays Records, InFiné Music, Roche Musique) et tout le maillage qui fait la richesse et la diversité de la culture en France.

« Nous ne bénéficions ni de la tutelle protectrice de l’État, ni des apports financiers des grands groupes. Nous sommes seuls, donc nous devons être ensemble »

Ce mouvement s’inscrit dans un contexte global (très) inquiétant. Plusieurs mouvements hostiles et prises de participation sauvages ont eu lieu à l’échelle internationale, tandis que le secteur de la culture est secoué par cette crise sans précédent : l’Arabie Saoudite est entrée au capital de Live Nation par le biais de son fonds d’investissement, l’État chinois a pris le contrôle du groupe média tchèque Médea via son fonds CITIC… Tandis que Lagardère Groupe a cédé début 2019 les titres de presse Elle, Télé 7 Jours, France Dimanche, Ici Paris et Public à Czech Media Invest du milliardaire Daniel Křetínský, un autre groupe tchèque.

Cette redistribution des cartes remet en question, dans les deux premiers cas, la diversité de la proposition culturelle et l’indépendance de la presse, au profit d’intérêts étatiques peu connus pour leur transparence et leur ouverture, notamment vis-à-vis de la communauté LGBTQI+.

La diversité est une force, l’indépendance une chance

À un niveau local, cette menace est réelle pour les structures fragilisées par le Coronavirus, sujettes à des prises d’intérêts contraires à leur défense du pluralisme. Quel monde et quelle culture veut-on pour demain ? Cette question d’une perte d’indépendance sera centrale aux États Généraux de la Culture et des médias indépendants, organisés avec l’ensemble des signataires sans la moindre interférence extérieure.

En juillet et en août 2020, un temps de débats et de co-construction sera organisé sous la forme de 100 ateliers dans 20 différents hubs en France. Mercredi 20 mai, la première réunion d’un « parlement » a été gravée dans le marbre avec 20 acteurs issus de plusieurs structures culturelles et de différentes villes. La finalité de ce branle-bas de combat est une mise en commun des propositions en septembre à Lyon, avant une mise à l’échelle européenne avec un rassemblement à Bruxelles en octobre. La diversité est une force, l’indépendance une chance. Efforçons-nous de les préserver coûte que coûte.

Lire l’Appel des Indépendants sur le site Internet dédié.

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