Home Ciné #09 : « Bronson », le portrait graphique d’un prisonnier dérangé
Défenseure activiste du Sun Spirit, proclamant à tue-tête qu’A stands…
Pendant toute la durée du (re)confinement, Arty te propose ses Home Ciné, un lieu convivial où nos rédacteurs et journalistes présenteront leurs films préférés. Ceux qu’ils ont vu à 6 ans, ceux qu’ils ont découvert suite à leur première rupture amoureuse, ceux qu’ils dévorent avec un paquet de chips chaque dimanche soir depuis dix ans… Bref, tous ces films de leur vie qu’ils souhaiteraient te faire découvrir, là, maintenant.
Aujourd’hui, Amélie nous présente Bronson, de Nicolas Widing Refn, 2008.
Comment devenir célèbre quand on n’a aucun talent ?
La question semble habiter depuis son plus jeune âge Charles Bronson, de son vrai nom Michael Peterson. À l’aide de la seule chose pour laquelle il soit particulièrement bon, Bronson va répondre à cette question en devenant, au fil des années, connu et reconnu comme étant le prisonnier le plus violent de Grande-Bretagne. Depuis 1974, date de sa première incarcération, il ne passe que quelques mois en liberté avant d’être ramené à l’ombre. Car oui, il est toujours aujourd’hui entre quatre murs. En plus de la prison, dont il semble se délecter à l’époque en décrivant ses cellules comme des chambres d’hôtel, il passe environ 35 années en isolement cellulaire. De quoi devenir fou…
Qui de mieux que Nicolas Winding Refn, grand habitué de la sublimation de la violence, pour mettre en scène la vie de ce personnage haut en couleurs, à travers des procédés picturaux de mise en scène et des silences à ne plus savoir quoi en faire. Sous sa direction, Tom Hardy, qui a pris 14 kilos en un temps record pour endosser le rôle principal de ce biopic, trouve peut-être ici son plus beau rôle. C’est sans aucun doute l’un des films les plus animés et les plus divertissants du réalisateur danois.
Entre une bande-son électrifiante, des images dignes d’une exposition en galerie et la performance très impressionnante du jeune Hardy, le film participera à propulser l’acteur vers des rôles plus sérieux. On ne ressort pas indemne de ce qui se révèle être, malgré tout, un drame. Message à destination des âmes sensibles : le film est très violent et contient des scènes de nudité frontale.
Maintenant que l’on est entre nous, pour ne pas dire entre barbares au vu des points soulevés, on conclura ainsi : Bronson est un film explosif, avec un Tom Hardy se débattant en permanence, hurlant des « cunts » en veux-tu en voilà. La narration, peu habituelle avec ses allers-retours entre l’imaginaire de Bronson et la réalité, colle parfaitement à l’esprit peu ordinaire de l’homme dont elle raconte la vie.