Pomme dénonce les violences sexuelles subies à ses débuts dans un texte fort
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Dans une lettre ouverte publiée sur le blog de Mediapart, Claire Pommet dite Pomme dénonce des violences sexuelles subies à ses débuts dans la musique, dès l’âge de 15 ans.
Le séisme #MusicToo continue de déferler pour libérer la parole. Déclinaison dans l’industrie musicale du hashtag #MeToo, on a assisté ces dernières semaines à de nombreuses accusations de violences racistes et sexistes chez Because Music, de violences sexuelles chez Burger Records entraînant sa fermeture en juillet, ainsi que d’accusations d’agressions sexuelles et de viols visant l’ex-patron du label Deaf Rock. Le monde de la musique semble se réveiller de longues années de torpeur où l’impunité régnait. Cette dénonciation des prédateurs passe par le compte Instagram anonyme MusicTooFrance, mais aussi par les témoignages courageux et médiatiques de Flore Benguigui, Cœur de Pirate et Barbara Pravi.
#MusicToo : « De là où je suis, j’ai décidé de dire les choses ». Dans une lettre ouverte (en accès libre), la chanteuse @Pommeofficial évoque les violences sexistes et sexuelles dont elle a été victime. Ce soir elle témoigne dans @_alairlibre. https://t.co/bysAbpIuPk
— Mediapart (@Mediapart) February 11, 2021
Jeudi dernier sur le blog de Médiapart, Pomme a livré un témoignage sans équivoque sur les agressions subies lors de ses premiers pas dans l’industrie de la musique : « De mes 15 à mes 17 ans, j’ai été manipulée, harcelée moralement et sexuellement, sans en avoir conscience à cette époque évidemment. J’ai été l’objet de quelqu’un, façonnée selon ses fantasmes et déviances psychologiques » sans nommer son agresseur. Un paragraphe plus loin, la chanteuse explique avoir été victime de manipulation et de harcèlement sexuel de la part d’un homme de 30 ans qui l’a « sexualisée, rabaissée et contrôlée ».
L’artiste avait déjà courageusement évoqué le sujet en juin 2018 pour Cheek Magazine. À quelques heures des Victoires de la Musique où elle est nommée dans la catégorie Meilleure artiste féminine, Pomme reprend la parole avec un retentissement accru au vu de sa récente notoriété : « J’en ai déjà parlé il y a quelques années, mais à l’époque, je n’avais pas la place que j’occupe aujourd’hui, c’était plus facile, ça faisait moins de bruit » et cela dans le but de « ne plus laisser régner la peur » et « pour que la vérité et la justice se fassent entendre » comme l’artiste l’écrit sur le blog de Mediapart.
Loin d’être un cas isolé
Consciente qu’elle n’est pas un cas isolé, la chanteuse tient à mettre des mots sur le sexisme généralisé dans la musique : « Il y a donc un grand nombre d’hommes qui évoluent dans cette industrie en étant des harceleurs, des agresseurs, des violeurs. Un nombre que personne ne peut imaginer. Prenez conscience d’une chose : vous les voyez à la télé, vous les entendez à la radio, vous les applaudissez en concert (avant la pandémie). Vous les acclamez. Vous consommez leur musique, je la consomme aussi sûrement, sans le savoir. »
La prise de parole de Pomme est en lecture libre sur Mediapart.