Profession instagrammer : l’insaisissable Monsieur Robs
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Repéré sur Instagram, Monsieur Robs mêle photographies et mise en page asymétrique. L’art évolutif à l’ère du digital.
Touche-à-tout insatiable, Monsieur Robs nous a tapé dans l’œil avec ses triptyques photos publiés sur Instagram. Entre ses activités de danseur, blogueur, photographe et son « dayjob » de consultant digital, on se demandait s’il trouverait le temps de nous accorder quelques minutes. Passionné et humble, ce sera un entretien à cœur ouvert.
Passant d’un support à l’autre avec une aisance déconcertante, son goût pour l’expérimentation visuelle et les images élégantes font d’Instagram son terrain de jeu. Déconstruisant le format carré par l’asymétrie de motifs, il conserve une ligne artistique cohérente de publications en publications. À la fois impulsif et programmatique, le feed de Monsieur Robs est une oeuvre évolutive qui n’a peur de rien et s’ouvre à tout.
À la fin de notre scroll, on se demande où se situe la frontière entre l’art digital et sa maîtrise savante des codes de communication ? À chacun de se forger sa propre opinion.
Monsieur Robs : Dans la journée, je suis au bureau en agence de communication, à développer des projets digitaux. Le soir et en week-end, c’est autre chose !
Je pratique la danse depuis l’âge de 13 ans, et j’essaie de continuer de me former dès que je peux. C’est ce qui m’a permis d’entrer dans le milieu de la nuit parisienne et d’y faire des spectacles très cools.
À côté, je suis rédacteur et photographe pour casse-bon-bon.fr, un blog musical éclectique créé en 2011. Depuis 2014, j’y publie régulièrement des articles : du report de concerts ou de festivals, des interviews d’artistes, et des critiques d’albums. Je m’y amuse !
R. Comme dans ma tête il y a beaucoup de danse et de musique, c’est devenu une évidence pour moi de mettre le corps en scène. […] J’assiste à beaucoup de concerts, je pratique la danse et je m’intéresse à la mode, ce qui fait que naturellement, mon univers visuel s’en ressent.
Sur la forme, mon compte Instagram me permet une grande liberté artistique, et de mettre en avant les choses que j’aime. Visuellement, via les triptyques, les angles et les retouches, j’essaie de me faire plaisir et créer une vraie ligne directrice.
R. En arrivant à Paris, c’est un peu par hasard que j’ai rencontré les membres du CRISIS – un collectif d’artistes burlesques, des DJs, dragqueens et perfomers de talent. C’est grâce à leur aide que j’ai pu découvrir le milieu artistique nocturne parisien, et surtout réaliser des performances complètement dingues.
Aujourd’hui, le collectif n’existe plus. J’essaie de manière plus ponctuelle de trouver de belles opportunités de performer.
R. Je suis un enfant de la pop ! J’ai grandi devant MTV et je suis globalement incollable sur tout ce qui se rapporte à la pop music des années 90 à 2000.
Musicalement et visuellement, je peux clairement dire que je voue une passion folle à Lady Gaga – une artiste unique qui en plus de chanter divinement bien, a réussi à développer un projet artistique complètement dingue et très osé pour le milieu de la pop.
R. Très sincèrement, je ne me considère pas assez “artiste”, ou en tout cas assez impliqué dans le milieu artistique (notamment par manque de temps…) pour m’imaginer des collaborations prestigieuses.
Évidemment, je rêverais de pouvoir travailler avec des légendes de la pop : Lady Gaga, Beyoncé ou Michael Jackson. À une échelle plus raisonnable, travailler avec des artistes aussi incroyables que MS MR, Charli XCX et Christine & the Queens doit être tellement fou. Si vous avez leurs mails je suis preneur !
R. J’ai la chance de pouvoir faire de nombreux festivals en tant que rédacteur pour casse-bon-bon.fr. […] Pour débuter l’été, je vote pour We Love Green, j’ai eu le plaisir de faire déjà deux éditions – et malgré quelques galères d’organisation, il reste très agréable et la programmation y est très pointue.
Pour terminer l’été, Rock en Seine, une programmation, certes redondante, mais très fournie et une ambiance complètement dingue. On se voit là-bas ?