Home Ciné #23 : Paul Newman est Lew Harper, « Détective Privé »
Défenseure activiste du Sun Spirit, proclamant à tue-tête qu’A stands…
Pendant toute la durée du semi-confinement et des salles fermées, Arty Magazine te propose ses Home Ciné, un lieu convivial où nos rédacteurs et journalistes présentent leurs films préférés.
La rubrique Home Ciné, c’est l’occasion de revoir les films que nos rédacteurs ont découvert à 6 ans, ceux qui les ont consolés suite à leur première rupture amoureuse, ou qu’ils dévorent avec un paquet de chips chaque dimanche soir depuis dix ans… Bref, tous ces films de leur vie qu’ils souhaiteraient te faire découvrir, là, maintenant.
Aujourd’hui, Amélie nous présente Détective Privé, de Jack Smight, 1966.
Icônes de l’âge d’or d’Hollywood
La richissime Elaine Sampson demande au détective privé Lew Harper d’enquêter sur la disparition de son mari Ralph. Très vite, Harper constate que Ralph fréquentait des gens douteux, et que les suspects sont nombreux.
Parmi ses points forts, on citera évidemment un casting alléchant : Paul Newman (Lew Harper), contemporain de Marlon Brando, mais au style résolument plus classique, parfaitement à son aise dans ce rôle qu’on croirait taillé sur-mesure. À ses côtés, on retrouve la talentueuse Lauren Bacall (Elaine Sampson), l’une des icônes de l’âge d’or du cinéma hollywoodien, dans un rôle archétypal de belle-mère redoutable. Également, mention spéciale pour Julie Harris, que l’on ne voit certes pas beaucoup dans ce film, mais dont la carrière en a rendu jaloux plus d’un : Reflets dans un œil d’or, de John Huston (1967) ou À l’Est d’Eden, l’adaptation par Elia Kazan du roman culte de John Steinbeck, où elle partage l’affiche avec James Dean (1955).
Newman reprendra le rôle de Lew Harper sous la direction de Stuart Rosenberg dans La Toile d’araignée en 1975, aux côtés de sa véritable femme, Joanne Woodward, pour un second volet décevant, bien qu’on y retrouve un joli casting. Preuve qu’il en faut un peu plus pour obtenir un film intemporel.
Un film à l’identité unique
Détective Privé, c’est aussi une réalisation ambitieuse, notamment des scènes d’action spectaculaires sans avoir recours aux moyens vertigineux d’aujourd’hui : une chorégraphie entre comédiens réglée comme du papier à musique, des placements de caméra dignes d’une bande dessinée classique et des décors picturaux. On sent que chaque scène a été finement réfléchie dans l’idée d’apporter au spectateur un maximum d’éléments narratifs avec la plus grande économie de mots. Ainsi, les intentions et mœurs des personnages apparaissent au bout de quelques secondes, de façon très limpide.
À ceux qui ont connu l’époque des DVDs, cassettes et loueurs, ce film est typiquement l’un de ceux que l’on achetait un peu par hasard, que l’on rangeait dans notre médiathèque et que l’on ressortait tous les dimanches quand on voulait regarder quelque chose de sympa mais qu’il n’y avait rien à la télé. Un film sans prise de tête, drôle et impressionnant, à regarder sans modération.