Festivals en ligne : Clermont ouvre le bal des éditions virtuelles 2021
Grande adepte des burgers maison et des baskets à plateforme,…
N’en déplaise à la pandémie, certains festivals auront bien lieu en 2021.
Focus aujourd’hui sur le Festival de Clermont-Ferrand, l’équivalent cannois du court-métrage, qui aura vu ses derniers espoirs d’une version hybride anéantis par le contexte sanitaire mondial et la fermeture prolongée des cinémas. Pas de double dispositif en numérique et présentiel donc, mais une édition entièrement 2.0 qui débute dès demain.
Le Festival International du Court Métrage de Clermont-Ferrand, de son vrai nom, est la plus importante manifestation consacrée au court métrage. C’est le rendez-vous éminent dédié aux films de moins de 60 minutes. Issus de divers pays, les cinéastes y présentent leurs films, souvent le premier et pour la première fois, dans une quinzaine de salles ou amphithéâtres. L’atmosphère est propice à l’avènement de collaborations et de projets cinématographiques.
Passer en ligne pour continuer d’exister
La manifestation se déroulera du 29 janvier au 6 février, de façon 100% numérique. Les films en compétition seront ainsi visibles sur une plateforme en ligne, sans regroupement autorisé, un scénario qui avait déjà été envisagé et considéré pour organiser le festival : « Heureusement, nous avions anticipé de longue date et préparé un festival numérique, nous avons jusqu’au bout espéré qu’il serait l’extension nationale d’une édition clermontoise, certes épurée, mais bien physique » explique le communiqué de presse.
« C’est un festival qui est fédérateur, qui fait vivre le territoire, qui est important dans l’industrie du court métrage et pour la création » résume Eric Roux, président, depuis septembre dernier, de l’association organisatrice Sauve qui peut le court métrage. À l’évidence, la pandémie n’a pas fragilisé le rendez-vous : plus de 8 000 films ont aspiré à participer à la compétition. Le jury a lui aussi répondu présent et les prix seront également remis comme chaque année. Eric Roux ajoute : « Ce n’est pas un investissement seulement pour cette année, ça va permettre de faire passer le festival dans une autre dimension qui est celle d’un festival qui peut donner accès à ses films grâce au virtuel. Ce festival existe depuis 43 ans, nous on essaye d’imaginer les 43 ans à venir ». À noter que l’édition 2020 avait battu le record de fréquentation du festival avec plus de 170 000 entrées.
Comment participer ?
Pas d’attente, ni de lumière tamisée, il te faudra uniquement créer un compte sur le site du festival puis réserver un pass unique d’un montant de 12 euros. La programmation sera accessible dans toute la France, également en Outre-Mer, et pendant toute la durée du festival (à l’exception des films primés). Les spectateurs pourront visionner les courts métrages en streaming depuis leur domicile, un à un ou par programmes, à raison d’un unique visionnage par film.
À toi, habitué de la manifestation, rassure-toi ! À l’instar des années précédentes, les spectateurs pourront bien voter : « Le prix du public est bien entendu maintenu et chaque spectateur.trice pourra, comme chaque année, voter pour son coup de cœur dans chacune des compétitions » indique le communiqué de presse officiel du festival.
Une année de festivals placée sous le signe du numérique ?
L’édition en ligne de Clermont, récemment précédée par celle de Premiers Plans à Angers et par le Festival du Film Fantastique de Gérardmer, qui se terminent tous deux ce dimanche, sera-t-elle suivie par d’autres encore, à mesure que l’horloge de l’année va tourner ? La décision réjouit pour le moment les organisateurs : « Toute la France et pour la première fois, les aficionados du cinéma et du court métrage comme les novices vont pouvoir assister ensemble aux séances du festival, avec ou sans masque. Par la force des choses, le festival se réinvente. Grâce à une offre en ligne, les spectateurs pourront continuer à découvrir des films et nourrir leurs imaginaires ».
Pourtant, dans un édito en ligne sur le site officiel du festival, Eric Roux révèle que « ces tentatives, ces expériences, ces solutions, si elles sont une richesse, ne remplaceront jamais le plaisir d’être ensemble pendant une semaine et de profiter de programme en programme de l’énergie bien réelle du festival ». Les films, court et longs, à l’évidence sur un grand écran, en salle ? Un sentiment partagé par d’autres professionnels du cinéma, à l’image de Steven Soderbergh et Christopher Nolan, que nous évoquions en décembre dernier, lors de l’affaire Warner/HBO.