EXCLU : Gabriel Gosse, petit prince du jazz-pop avec « Disillusion Days »
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Figure française de la nouvelle scène jazz, Gabriel Gosse emporte le genre vers des horizons plus pop et modernes, dont son album Flow est l’une des pierres angulaires. Découverte en avant-première de son nouveau clip Disillusion Days.
Vitaminé, fougueux et moderne : Flow, le premier album de Gabriel Gosse disponible depuis le 5 novembre, porte bien son nom. Encensé de toutes parts, et notamment dans nos colonnes, le jazz-pop du rouennais a le mérite de franchir les frontières musicales avec une agilité propre aux éléments mouvants. Comme le flow, son style coule de source.
Multi-instrumentiste de talent, à la fois guitariste, batteur et percussionniste, Gabriel s’est illustré aux côtés de Philippe Katerine, Eddy de Pretto, ou encore Moodoïd, projet du dandy pop Pablo Padovani. Depuis longtemps dans l’ombre, ses accords prennent la lumière avec une assurance digne de ceux qui ont côtoyé les meilleurs, et l’audace des échappées en solitaire. Ses Childhood Memories avaient affermi son identité par le visuel, notamment grâce à l’apport du réalisateur Fred Margueron, qu’il retrouve aujourd’hui pour une seconde épopée filmée avec Disillusion Days.
Étonnante proposition, ce poème jazz convie également la voix chaude de Ann Shirley, pour des retrouvailles majestueuses que l’on n’osait plus espérer depuis la sixième saison de The Voice, mais aussi le batteur Antonin Violot et le contrebassiste Bertrand Beruard. Disillusion Days s’impose comme une réunion au sommet, à fleur de flow.
Marin : Hello Gabriel ! D’où est-ce que tu me réponds, peux-tu me décrire ce qui t’entoure ?
Gabriel Gosse : Je suis chez moi à Paris, entouré de mes nombreuses guitares et pédales. Je devais avoir un mois de janvier sur les routes avec Eddy de Pretto et une résidence à la Gare avec mon projet, mais Corona en a décidé autrement. J’en profite donc pour me remettre à niveau en guitare classique, mon tout premier bagage musical, et composer de nouveaux morceaux. J’essaye de toujours relativiser et de profiter de ces moments rares pour continuer d’avancer sur différents projets..
M. : Félicitations pour la sortie de ton album Flow et ce nouveau clip. Peux-tu me parler de Disillusion Days ? Que représentent-ils pour toi ?
GG. : Mon album Flow est une réflexion sur la perception du temps, le flottement. Au même titre qu’un poème symphonique, il raconte, à travers plusieurs tableaux, différentes étapes ou moments marquants de la vie. Le temps en musique étant une donnée essentielle, et la musique étant source d’émotions, le temps ne serait-il pas lui aussi source d’émotions ? Disillusion Days illustre une période de désenchantement et de déception. Le temps paraît comme figé, les journées nous paraissent interminables et l’on se demande quand cette période de déception sera enfin terminée. Dans ce morceau, il y a une forte tension intérieure qui finit par totalement exploser.
M. : Disillusion Days est aussi le single de ta rencontre avec Ann Shirley. De quelle envie est ce featuring ?
GG. : Avec Ann c’est une longue histoire, on s’est rencontré sur la tournée Cité Champagne de Moodoïd il y a 4 ans, puis on a accompagné Philippe Katerine et plus récemment Eddy de Pretto. C’est juste une de mes voix préférées avec une grande sensibilité et j’ai toujours eu envie de collaborer avec elle. C’était une évidence pour moi de l’inviter sur deux titres de mon premier album. Tout comme moi, elle a à la fois un pied dans le monde du jazz et de la pop. Je cherche de plus en plus à sortir du cadre jazz standard vers une esthétique plus pop, de par mes diverses influences et le fait d’avoir plusieurs morceaux chantés.
G. : Tu soignes de nouveau ton visuel après le magnifique clip de Childhood Memories. Comment avez-vous travaillé avec Fred Margueron sur ce diptyque ?
GG. : Dès le départ, je savais que je voulais avoir une image travaillée, car je pense cela donne une nouvelle dimension à la musique. C’est quelque chose qui n’est pas forcément toujours appliqué dans le jazz et j’ai très envie de continuer à creuser dans cette direction. Fred vient de Rouen comme moi et j’avais adoré ses clips pour Roches Noires, très bon ami et artiste électro Rouennais.
Il a été très sensible à ma musique et j’ai adoré ses propositions de clips pour mes deux singles. On a d’abord travaillé sur Childhood Memories avec l’aide de Simon Fréger. Fred est aussi photographe, ses cadrages et lumières sont ultra soignés et précis. Même si les deux clips ont été réalisés par Fred ils sont assez différents car Childhood Memories est plus vaporeux dans des couleurs pastels qui illustrent parfaitement la rêverie. Disillusion Days est beaucoup plus vif, coloré et lumineux avec un jeu de miroirs et de réflexions dans un décor lunaire et chaud.