Professeure de Lettres à la ville et journaliste à la…
Originaire de Barcelone, le photographe Ibai Acevedo nous plonge dans un bain de portraits salés teintés d’absurde. À contempler lors de chaudes soirées d’été.
Que l’on ait déjà pris l’escapade pour le pays des cigales ou que l’on rêvasse encore au bureau, les yeux rivés vers le ciel et son indécente absence de nuages, ce 29 juillet sous 29°C a un furieux parfum de vacances. Depuis quelques semaines déjà, les nappes de pique-nique fleurissent sur les pelouses des jardins publics, les cinés en plein-air battent leur plein et les rayons de crème solaire sont dévalisés.
En mal de plages de sable fin, de grand air et d’eau salée, la rédaction enfile son short de bain à motifs toucans, chausse ses plus belles lunettes de soleil et célèbre l’été avec Ibai Acevedo, le photographe barcelonais qui nous embarque dans les méandres de ses rêves et nous fait voyager dans des mondes parallèles empreints d’étrangeté.
Au fil de pages en papier glacé
Collaborateur régulier de marques en vue (Microsoft & le Real Madrid), de palaces (Hôtel Mamounia, Marrakech), de festivals (Monegros Desert Festival) ou d’artistes (Delafé, Mazoni, Florencio Cruz), Ibai Acevedo joue avec les codes de la publicité jusque dans ses clichés les plus personnels.
Au premier regard, ses photographies sembleraient presque faites pour se glisser entre deux pages de papier glacé. Mais soudain, quelque chose déconcerte : une lueur, une teinte, un regard. Notre attention se décale et la photo devient insaisissable.
Entre fantasme et réalité
L’artiste s’inspire de ses propres rêves pour nous faire naviguer au gré de son exploration intérieure. En immortalisant des personnages isolés dans des paysages étranges, il nous lance à la poursuite de son imagination et, s’appuyant sur les couleurs et la lumière, crée l’atmosphère et les sentiments nécessaires pour qu’advienne une infinité de scénarii possibles, sur le fil du fantasme et de la réalité.
Loin de capturer le monde, les clichés d’Ibai Acevedo sont une ancre à laquelle l’esprit s’amarre pour se laisser entraîner à la dérive, dans un curieux voyage cinématographique qui flirte avec le rêve. De quoi s’évader tout en douceur par-delà les vagues, en attendant de pouvoir siroter un cocktail les pieds dans l’eau.