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Les Capsules : Tu risques de tomber raide du power trio Grandma’s Ashes

Les Capsules : Tu risques de tomber raide du power trio Grandma’s Ashes

Marin Woisard

Elles sont trois mais elles ont l’énergie de dix. La chanteuse Eva Hägen, la batteuse Edith Seguier et la guitariste Myriam El Moumni forment le power trio Grandma’s Ashes pour réveiller des morts les icones du rock progressif. Si on fait quelques infidélités à notre éditorial électro-pop pour le groupe, c’est que leur technicité s’accompagne d’un charisme scénique, qu’on ne saurait ignorer dans leur live session furieuse pour Les Capsules.

Marin : Bonjour les Grandma’s Ashes. Pourquoi ce nom de scène, c’est une déclaration d’amour glitterisée à vos grand-mères ?

Grandma’s Ashes : Bonjour Marin ! Nous voulions trouver un nom dans la continuité du groupe de lycée d’Eva : « Burning Old People ». Grandma’s Ashes nous paraissait être l’étape suivante de détérioration naturelle.

M. Vous revendiquez l’héritage du stoner, du rock progressif, et du post-punk, comment le traduisez-vous dans vos tracks ?

GA. En effet, nos compositions mêlent des tempos lents, des riffs lourds, des changements de signatures rythmiques fréquents et des ambiances planantes qui sont caractéristiques de ces 3 genres musicaux. Tant par les structures, les sonorités que nous recherchons que par les paroles, il est important pour nous que le voyage musical final soit aussi le résultat et le vecteur d’un voyage visuel. C’est de cette importance de l’image, de l’idée d’une traversée, que nous héritons aussi.

M. Vous avez enchaîné de nombreuses scènes au Supersonic, à la Boule Noire et à l’Olympic Café, qu’est-ce qui vous a plu dans le concept live des Capsules ?

GA. Nous développons principalement notre musique sur scène. Nous aimons tester les réactions du public en les surprenant par des changements brusques de rythme ou de ton. Pour nous le concept de live session est le meilleur compromis entre un clip et un concert. Les Capsules, particulièrement, allient le côté méticuleux et élégant d’une belle image avec un panel de musiciens très différents. Les deux morceaux que nous avons tournés avec eux reflètent plutôt bien l’attitude que l’on peut avoir en concert.

Ça défouraille, mais attention, avec classe.
M. Vous avez annoncé votre premier EP pour juin 2020, vous nous en parlez ?

GA. Compte tenu de la situation actuelle, nous avons décidé de repousser la sortie de l’EP à fin septembre. Il a été enregistré en novembre dernier aux studios Ferber en live, à l’ancienne. Notre but était d’essayer de retranscrire en studio l’énergie de nos concerts, les différentes intensités au sein des morceaux que nous arrivons à créer toutes les trois à un instant, sans arrangements supplémentaires. Nous cherchions à voir jusqu’où la formule classique du power trio rock pouvait nous mener. Il a été mixé à L.A. par Mario Caldato Jr. (The Mars Volta, Beastie Boys). En ce moment nous travaillons sur les clips, et même si la sortie est repoussée, nous comptons sortir un premier single courant juin.

M. Et comme c’est la tradition chez Arty Paris, vous n’échapperez pas à notre question philo. Quelle est votre définition d’une artiste ?

GA. Nous n’avons pas de définition d’une artiste, nous sommes souvent amenées à rencontrer des personnes avec des pratiques et des vécus différents des nôtres. Définir serait prétendre à une universalisation, à une normalisation alors que nos pratiques et nos réflexions artistiques relèvent du domaine de l’intime et sont justement caractérisées par leur mouvance, l’incapacité qu’on a à les figer, à les saisir entièrement. Si nous étions à la tête de l’Académie Française nous ferions un communiqué pour dire que tous les dictionnaires doivent être brûlés au prochain concert de Grandma’s Ashes. 

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