Interview : I Break Horses, groupe synth-pop pour mélomanes avertis
Diggeur compulsif, Arthur a toujours de bonnes histoires musicales à…
Le duo de synth-pop suédois I Break Horses s’est fait désirer depuis la sortie en 2014 de leur iconique album, Chiaroscuro. Le troisième opus de Maria Lindén et de Fredrik Balck intitulé Warnings nous entraîne entre ombre et lumière, puissance et intériorité, pop et expérimentations. Avec son titre en guise d’avertissement, ce disque s’adresse aux amateurs d’Austra et Chromatics de ses synthés hantés et de son chant hypnotique.
Arthur : Pour commencer par le commencement, comment vous êtes-vous rencontrés ?
I Break Horses : On s’est rencontré grâce à des amis communs dans un bar à Stockholm. Comme on était tous deux dans différents groupes à l’époque, on en est naturellement venu à parler de la musique que l’on appréciait. Et en fait, on a voulu la faire dans un nouveau projet, plutôt que ceux dans lesquels on était à ce moment.
A. Votre dernier album Chiaroscuro est sorti il y a 6 ans et vous revenez avec ce nouvel opus nommé Warnings. Quel a été le déclic pour ce projet ?
IBH. On trouve que ce titre [« Warnings »] résume assez bien la dernière décennie. Elle a été marquée par l’alarmisme, le populisme, l’obsession de mener carrière, la fermeture des frontières, la distanciation, la superficialité, le cynisme. Et puis, cerise sur le gâteau, la pandémie a brusquement couronné le tout en éclatant au moment de la sortie de l’album. Le récit global de cet album parle aussi des relations brisées entre les individus auxquelles le titre fait référence.
A. J’ai particulièrement apprécié les chansons Silence et Death Engine. Quelles ont été vos sources d’inspiration ? Il y a un lien entre ces deux chansons ?
IBH. Honnêtement, il existe de nombreuses connexions entre chaque chanson de l’album. Certaines peuvent être moins évidentes que d’autres. Mais je suppose que les deux que tu mentionnes plus spécifiquement pourraient être considérées comme un peu plus douces et moins gaies parmi tout le spectre de l’album.
A. Je suis vraiment curieux de connaître toutes les influences que vous avez. Quels sont les principaux artistes et groupes qui vous inspirent, vous et votre musique ?
IBH. C’est vraiment difficile à dire. On aime tellement de genres, de groupes, d’albums et de chansons. Et c’est vraiment difficile de savoir en quoi tu peux être influencé quand une chanson prend forme. Ça peut être autant l’accord d’une mélodie mythique que le son spécifique de quelque chose d’assez différent qui déclenche tout d’un coup la naissance d’une chanson. Mais en général, ce premier déclic d’inspiration a plus ou moins disparu une fois que la chanson vit sa propre vie, et devient une potentielle candidate à l’album. Fondamentalement, on aime tout ce qui touche à quelque chose de vraiment profond.
A. Quel a été l’un des moments les plus marquants dans l’enregistrement de cet album ?
IBH. Un processus de six ans de création offre évidemment de nombreux hauts et de nombreux bas ainsi que son lot de dépressions nerveuses. Mais l’un des points les plus marquants a été d’émigrer de Suède.
A. Avez-vous prévu une tournée après la crise sanitaire ? Vous verra t-on jouer en France ?
IBH. On ne peut pas réellement se projeter dans une tournée pour le moment à cause de la pandémie, mais dans nos cœurs nous le sommes. On adore la France et on aimerait beaucoup venir jouer ici dès qu’on le pourra.
A. Et comme c’est la tradition, quelle est votre définition d’un artiste ?
IBH. Quelqu’un d’éveillé qui passe la plupart de ses heures à essayer d’entretenir sa passion. Comme vous, les français, avec la cuisine et le vin depuis des siècles. Vous êtes tous des artistes.