Amatrice du kitsch, de vieux fromages et de pop bien…
Keep Dancing Inc pourrait ressembler à un titre de funk, mais il n’en est rien (ou presque). Keep Dancing Inc, c’est la fusion de Joseph, Louis et Gabrielle. Entre new-wave, rythmes funky et mélodies synth-pop, le groupe s’approprie les genres (et les concerts) pour sortir leur premier album Embrace à l’automne prochain.
Manon : Comment avez-vous conçu Embrace, votre album qui sort à l’automne ?
Keep Dancing Inc : Dans un premier temps, on est allé un mois à la campagne pour écrire toutes les chansons et enregistrer des démos. Ensuite on a fait deux semaines de studio à Paris avec le producteur/mixeur Tom Carmichael pour finaliser le disque. C’était la première fois qu’on travaillait avec quelqu’un d’autre et ailleurs qu’à la maison. Au début ça nous faisait un peu peur, mais on a adoré travailler avec Tom.
M. : Dans votre deuxième single Start Up Nation, vous moquez l’idéal de la start-up. Pour vous, quel est le cliché le plus absurde que l’on puisse trouver dans une start-up ?
KDI. : Le Pause Pod.
M. : Plus largement, quel modèle économique vous pointez du doigt?
KDI. : On voulait mettre en évidence certaines déviances absurdes et parfois insensées du modèle de la start-up nation, alors que la sphère politico-économique en a fait un totem. On n’a pas la prétention de proposer un autre monde, mais on voulait attirer l’attention sur ce sujet.
M. : On m’a soufflé dans l’oreillette qu’un clip était en route pour ce titre (seulement une lyric vidéo est sortie à ce jour, ndlr). Pouvez-vous nous en dire plus ?
KDI. : En effet ! On avait prévu de faire un super clip pour la sortie du single début avril, mais on n’a pas eu le temps de le faire à cause du confinement. L’idée de ce clip est justement de se moquer de toutes ces inventions un peu ridicules et inutiles. Si tout va bien on pourra le tourner dans les prochaines semaines.
M. : Pour ce titre, j’entends comme un mélange de synthpop et d’électro, je me trompe ?
KDI. : En fait, ce morceau a surtout été influencé par des groupes de disco-funk de la fin des années 70 comme The Brothers Johnson ou Surface. Mais effectivement, il est fait à la « sauce KDI » avec des sonorités synthpop et électro.
M. : Quelles sont vos influences ?
KDI. : On écoute plein de trucs des années 80 : que ce soit de la synthpop et de la synthwave avec OMD, Tears For Fears, Oppenheimer Analysis, ou des trucs plus rock comme les Smiths, les Dogs, et aussi New Order qui est pile entre les deux genres. Dans les trucs plus actuels, on est très influencés par des groupes indie américains comme The Drums, Beach Fossils, LCD Soundsystem ou Porches.
M. : Quels sont vos projets en attendant la sortie de l’album ?
KDI. : On a profité du confinement pour travailler sur des reprises de chansons qui font écho à la situation actuelle et la première devrait sortir bientôt. On aura aussi d’autres singles issues de l’album et d’autres clips. On bosse en ce moment sur tout ça.
M. : Et comme c’est la grande tradition chez Arty Magazine, quelle est votre définition d’un artiste ?
KDI. : Un artiste pour nous, c’est quelqu’un qui développe une maîtrise d’un matériau ou d’un objet pour en tirer quelque chose qui n’existe pas encore. Il développe tellement sa pratique qu’au bout d’un certain temps, la machine, l’outil ou l’objet devient l’expression de ses propres émotions et peut en procurer à d’autres.