Interview : Monterosso, l’amour à l’italienne
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Composé de Mathilde et Thomas, le tandem électro pop Monterosso sort « Aimants », un nouvel EP à déguster sous le soleil transalpin. L’attraction fatale d’un duo romantique.
Tandis que la canicule bat son plein, on rêve d’une escapade sur les plages italiennes. Coup de bol, Monterosso a sorti son nouvel EP « Aimants » avec toutes les qualités qu’induit leur nom de scène, une commune côtière de Ligurie : radieux, frais et électrique. Sorti sur la compilation emblématique « Parisien V » de Kitsuné, le single éponyme pose les bases de leur identité complice, partagée entre les textes charnels de Mathilde et les synthés exaltés de Thomas.
Cinq titres qui marquent les étapes de la vie amoureuse
S’ouvrant sur les riffs de guitare d’ « À l’affût », l’EP raconte le ballet amoureux d’une relation destinée à s’assombrir, morceau après morceau. Notre cœur bat pour l’énergie langoureuse de « Spleen » et le déchirement de l’entêtant « Incendie », belle métaphore d’un souvenir qui nous dévore de l’intérieur. La fin est inévitable, en amour comme en musique. L’EP s’achève avec l’envol de « Whatever Happens », taillé pour un show intimiste, briquets allumés et émotions exacerbées. Comme il est courant de dire, « Il mio cuore è nelletue mani ».
Marin : Hello Mathilde. Peux-tu nous raconter votre parcours à tous les deux ?
Mathilde : Nous avons tous les deux fait le conservatoire. Thomas en guitare classique, et moi au violon. On a toujours été portés par la musique depuis notre enfance grâce à notre apprentissage classique, mais aussi par l’envie de reprendre des morceaux qu’on adorait.
Marin : Peux-tu nous raconter votre rencontre qui fait partie de la légende Monterosso ? C’était une évidence de mener ce projet ensemble ?
Mathilde : On s’est rencontrés en bossant dans le même magasin de musique en 2010. On avait, à l’époque, nos projets de compos persos. Thomas, plutôt musique électronique et moi, plutôt folk, guitare et voix.
Thomas m’a présenté une instru et j’ai posé ma voix dessus. Ça nous a plu mais l’idée de monter un vrai groupe ensemble n’est venue que quelques années plus tard. Thomas, ayant une bonne expérience de la MAO, s’est principalement tourné vers la musique électronique. De mon côté j’avais des inspirations plutôt pop folk anglo-saxonnes.
Au vu de nos univers très différents, ce n’était pas forcément une évidence au départ de travailler ensemble. Or, c’est justement ce qui nous a plu. J’étais attirée par ce que je ne connaissais pas et Thomas aimait ma voix. En composant ensemble on s’est vite rendus compte qu’on avait beaucoup de choses en commun en matière de mélodies et de sensations.
M. Votre projet résonne de tonalités rétro à la fois pop et électro. Quelles ont été vos influences pour ce projet ?
Mathilde : Quand on a commencé à collaborer sur Monterosso on voulait des chansons « bonne humeur », légères, et qui parlent d’évasion. On écoutait pas mal Ben Howard, et c’est peut-être une influence parmi d’autres… On nous comparait pas mal aux Cardigans ou à Zéro 7 au début.
Ensuite, le projet a évolué et les chansons de cet EP, pour la plupart écrites en français, ont pris une tournure plus profonde avec l’envie de raconter des histoires plus personnelles et parfois un peu plus « graves ». À force de bosser ensemble, on a révélé d’autres facettes de notre personnalité.
M. Votre single « Aimants » est le morceau central de votre EP – par ailleurs présent dans la compilation « Parisien V » de Kitsuné. Quelle est l’histoire de ce track ?
Mathilde : Pour ce morceau, on a travaillé différemment. Le texte a été écrit en premier alors que d’habitude c’est plutôt l’inverse. On commence plutôt par composer la musique. Au tout début, ce texte était une petite déclaration d’amour à notre fils (tout bébé à l’époque), et finalement il a été remodelé pour lui donne une vision plus universelle de l’amour.
« Aimants » est effectivement la pièce centrale car les autres titres lui sont reliés. Ce titre parle de l’attraction et de la fusion qui se produisent lorsqu’on est amoureux. Mais de cette fusion naît parfois d’autres sentiments qui mènent à la rupture, la déception, mais aussi l’envie de reprendre sa liberté.
M. On a un gros coup de cœur pour la production épurée et la puissance des textes de « Spleen » et « Incendie ». De quoi voulais-tu parler avec ces titres ?
Mathilde : On était jusque là habitués à faire des morceaux énergiques et plutôt up tempo. « Spleen » s’est imposé comme la ballade que l’on avait envie de s’offrir depuis longtemps. Dans ce titre, on parle d’une rencontre lors d’une soirée arrosée. Les corps s’attirent mais les esprits divergent. Dans le speed et l’entrain de la soirée, on ne révèle pas toujours sa vraie personnalité. Dans l’instru on a voulu représenter, par une accélération du tempo à la fin du titre, le speed de cette soirée où l’on danse pour oublier…
Quant à Incendie, qui n’a pas connu dans sa vie une rupture déchirante qui nous brûle de l’intérieur ? L’incendie était donc une bonne image… notamment représentée dans le morceau par un son intense et récurent qui fait penser à l’alarme qui se déclenche quand un feu démarre.
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CONCERT GRANDE FÊTE DE L'ÉTÉ w/ MONTEROSSO Samedi 6 juillet à partir de 20H au Point Éphémère - 200 quai de Valmy, 75010 Paris 10€ sur place L'événement Facebook