Amatrice du kitsch, de vieux fromages et de pop bien…
Requin Chagrin jouait à la Boule Noire le 6 février dernier. Sur le Boulevard de Rochechouart, les notes garage pop de la protégée de Nicolas Sirkis, chanteur d’Indochine, ont résonné de mélancolie. Remise de son concert, Marion Brunetto a répondu au micro d’Arty Magazine
Manon : Bonjour Marion. Peux-tu te présenter pour ceux qui te connaissent pas ?
Marion Brunetto : Requin Chagrin est né avec l’envie de faire de la musique garage pop réverbérée avec des paroles mélancoliques. Le tout enregistré principalement sur un vieil enregistreur cassette dans une chambre, et d’autres instruments plus vieux que moi (si possible). Sur l’album Sémaphore on peut aussi entendre des notes un peu dream pop, beaucoup de nappes de guitares et un petit côté shoegaze.
M : D’où te vient ce nom si poétique ?
M.B. : Le « requin chagrin » est en fait un vrai requin qui a l’air un peu plus frêle et étrange qu’un requin blanc. Je crois qu’il vit en profondeur. Il mesure environ 1m60 comme moi, il a aussi des yeux énormes qui lui donnent un air assez chagrin. J’ai fait sa connaissance par hasard sur Wikipédia, je trouvais que ce nom là allait bien avec mes premières chansons.
M. : Quels sont les artistes français qui t’inspirent ?
M.B. : J’aime surtout les groupes underground de la toute fin des années 70 et 80 comme Moderne, Trisomie 21, Jad Wio, Marie et les garçons. Dans un autre style j’aimais beaucoup les Bewitched Hands. Sinon, de l’autre côté de l’Atlantique, tout en restant francophone, j’adore Corridor, Jesuslesfilles et Bleu nuit.
M : Ton clip pour Rivières – tout comme ta musique – a une couleur très années 80, qu’en penses-tu ?
M.B. : Pour Rivières j’aimais surtout que le concept soit simple : le groupe joue en playback sur un fond coloré tout en étant progressivement submergé. Coller au texte au premier degré (« sans toi je prends l’eau ») et jouer avec ce que peut apporter l’eau à l’image (reflets, couleurs, mouvements). Côté esthétique, j’avais en tête des ambiances à la Cure dans le clip Just Like Heaven ou Nothing Natural de Lush, mais aussi ceux un peu MTV des années 90… Disons que le grain de l’image est un clin d’œil à celui présent sur le disque.
M : Tu surfes entre rock français, new wave et pop. Pour toi, c’est la musique du vague à l’âme ?
M.B. : Comme je le disais plus haut, j’aime le mélange garage pop, dream pop voire un peu shoegaze par moments. Un océan de guitares en somme.
M : Comment était le concert à la Boule Noire ?
M.B. : C’était vraiment un bon moment, on a adoré ! On était vraiment heureux de l’ambiance, de retrouver des gens que l’on avait pu croiser dans d’autres villes et qui avaient fait le déplacement spécialement pour cette dernière date. Vivement la suite !
M : Et comme c’est la tradition chez Arty Magazine, quelle est ta définition d’un/e artiste ?
M.B. : Pas évident ! Je dirais simplement qu’une artiste est souvent avant tout quelqu’un qui observe, qui a même son propre sens de l’observation. Curieuse, qui crée des choses forcément et qui passe un temps considérable à améliorer sa technique et à produire quelque soit son domaine.