Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
De passage à Paris en tournée européenne, Sophie Hawley-Weld et Tucker Halpern se sont confiés sur la sortie de leur EP Dancing On The People calibré pour la scène et dédié à leur public.
Quelques heures avant le show de Sofi Tukker à l’Elysée Montmartre – qui nous laissera sans voix pour leur énergie communicative et leur maîtrise de la scène, on retrouve le duo en coulisses pour un entretien. Côte à côte, ils sont parfaitement assortis. Pourtant leur complicité repose sur deux univers distincts : Sophie adore le Brésil, la bossa nova et le chant, quand Tucker est un passionné de basket, de pads et de platines.
À la conquête de la scène
Signe que le charme opère, leur album Treehouse était nominé en décembre 2018 aux Grammy Awards dans la catégorie meilleur album de dance music. Avant ça, leur hit entêtant Drinkee avait été nominé en 2017. Tandis qu’ils préparent la suite avec un second disque attendu, le tandem s’est permis une petite escale en indépendant avec leur EP Dancing On The People, pensé pour faire bouger les foules.
Sur scène, le duo tient aussi peu en place que le public dans la fosse : Tucker joue du drumpad sur son BookTree et Sophie tournoie dans sa tenue blanche. Pour leur nouveau clip Purple Hat, les américains sautillants ont décidé de condenser les souvenirs de leur passage à New York. Une dose irrésistible d’énergie…
Marin : Salut Sophie et Tucker. Pouvez-vous me raconter comment est né votre EP Dancing On People ?
Sofi Tukker : Cet EP est différent de toutes nos précédentes sorties parce qu’on l’a créé avec l’intention d’aller le jouer sur scène. On testait les morceaux en live, puis on revenait en studio, et ainsi de suite…
M. : Vous avez retravaillé les morceaux selon les retours du public ?
ST. : On a surtout énormément retravaillé les deux morceaux Fantasy et Playa Grande pendant plus d’un an. Quand on était en studio, on pensait à la réception en live et à faire danser le public. Ce sont des titres qui sont pensés dans cette optique.
M. : Où trouvez-vous toute cette énergie ?
ST. : On se sent vraiment reconnaissant et chanceux de pouvoir en faire notre métier grâce au public qui vient à chaque concert. On a envie de leur rendre un maximum. Et puis on est deux personnes énergiques qui adorons faire la fête (rires).
M. : Quelle ligne directrice donnerez-vous à votre 2nd album ?
ST. : On se sent très inspiré par les voyages puisqu’on est en tournée depuis un certain temps. Pour l’album à venir, on aimerait avoir des musiques plus calmes à écouter sur Spotify quand on est dans notre lit.
M. : L’album sera inspiré des différentes villes que vous avez traversé ?
ST. : On ne sait jamais ce qu’il peut arriver… Par exemple, il peut y avoir un événement ce soir au concert (ndlr, le jeudi 28 novembre à l’Elysée Montmartre) qui nous inspirera et qu’on voudra transmettre dans une chanson. Peut-être même qu’on écrira à propos de cette interview (rires).
M. Une autre part importante de votre projet, c’est l’aspect visuel ?
ST. : Autour de nos musiques on voulait vraiment créer un univers fantasy, tropical et fun pour transporter le public dans notre dimension.
M. Vous avez sorti des clips aussi différents que Swing ou Fuck They…
ST. : Pour Swing, on a tourné une bataille épique au Mexique où on chante des vocaux en portugais. On se répond à tour de rôle en s’affrontant avec une armure fantasy. C’était un délire très différent de Fuck They où il y avait un message de rébellion contre ce que la société attende que l’on devienne et que l’on fasse. Pour ce clip, on a choisi de tourner des petites saynètes où l’on fait plein d’actions bizarres sans trop se prendre au sérieux.
M. : C’est un esprit d’insoumission que vous voulez garder pour la suite ?
ST. : Oui évidemment, c’est quelque chose que l’on aime faire, envoyer en l’air les avis préconçus. Après, pour le moment, on est en pleine création de l’album et donc aussi du storytelling.
M. : Ma dernière question est la signature chez Arty Magazine. Quelle est votre définition d’un artiste ?
Sophie : Je pense qu’on est tous des artistes au fond de nous. Certaines personnes n’ont pas de carrière artistique mais par la manière dont ils s’habillent, vivent ou interagissent, ce sont des artistes.
Tucker : Je pense qu’un artiste est quelqu’un qui inspire les autres… Même si certains artistes ne montrent jamais leur travail. Et ils restent des artistes… Bon peut-être que j’aurais besoin de deux ans pour répondre à cette question (rires).