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Interview : Sutus fait briller les fêtes avec son EP surprise « Parures »

Interview : Sutus fait briller les fêtes avec son EP surprise « Parures »

Marin Woisard

Après son EP Un Pied sur la Pétale sorti en juin 2018, le jeune producteur Sutus dévoile un mini-album surprise, Parures, collection scintillante de chanson à l’aube des fêtes.

C’est officiel : la saison des fêtes est lancée. Dressage de table, surprises au pied du sapin et guirlandes multicolores vont composer notre quotidien pendant une semaine. Depuis 2000 ans, on scrute la voie lactée en attendant du nouveau, et rien ne bouge. C’est un peu la même chose pour la pop urbaine.

Atterrissage des divines Parures

C’était sans compter sur la fusée du rap chanté, Sutus, qui atterrit dans la galaxie parisienne avec un EP surprise en guise de présent, Parures, et une invitation à le rejoindre dans son univers. S’il n’est pas emmailloté dans une mangeoire, l’artiste a une proposition inédite à défendre.

À l’image de Zed Yun Pavarotti ou Lous and The Yakuza, le compositeur et chanteur traverse les genres sans forcer. Sa chanson Chanel empreinte de haute couture, son egotrip Univers spatial, son introspection Grand(ement) touchante, et surtout son tube positif Haussmann sont à écouter sur notre 31 sur les Grands Boulevards. Prends l’étoile filante au vol avant qu’il ne soit trop tard.

Marin : Salut Sutus. Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter ?

Sutus : Je suis un artiste de la voie lactée.

M. : Pourquoi avoir sorti ton nouvel EP Parures par surprise ce 20 décembre ?

S. : Ce n’était pas vraiment calculé de le sortir par surprise, il était dans les cartons depuis assez longtemps et la date définitive a été décidée assez tard. Mais j’avoue j’aurais pu prévenir un peu avant (rires).

M. : Quelle est ton approche de la production et plus particulièrement des effets de voix ?

S. : Je n’ai pas envie d’utiliser l’autotune de la même manière que dans le rap, où beaucoup d’artistes l’utilisent de façon très marquée. Je trouve ça davantage adapté à ma musique que ce soit plus transparent, alors que ma voix est toute autant trafiquée. C’est mon côté producteur un peu trop perfectionniste qui cherche à ce que tout soit lisse et à sa place, tout en étant à la recherche d’effets sur la voix pour créer des atmosphères, coller aux textes et accentuer les images. Ça, pour le coup, je pense que ça vient plus de mes inspirations rap que de la chanson pop.

M. : Tu nous emmènes sur le boulevard du shopping avec Haussmann, c’est parfait pour les fêtes. Qu’est-ce que tu voulais transmettre comme ambiance ?

S. : Je n’y avais pas pensé, mais oui ça fait totalement sens ! De la même façon que l’EP précédent Un pied sur la pétale était clairement estival, celui-là je l’ai pensé froid et hivernal. J’ai essayé de faire quelque chose d’un peu plus renfermé, mélancolique, moins rose pâle dans les couleurs des productions et des textes. Haussmann est feel good, coloré et donc un peu à part. Je voulais transmettre un genre de nihilisme, de flex et de kiff pur, sans aller plus loin que : « On est jeunes, bien habillés, on brille dans la ville lumière et ça tue. » Musicalement, il y a avait le défi de faire un morceau super pop, presque putassier, qui reste en tête. Je l’ai pris comme un exercice.

M. : Tes titres Haussmann et Chanel, ta collaboration avec Couturier… Comment la mode influence ton univers ?

S. : Elle l’influence trop ! La mode fait totalement partie de mon univers, c’est trop important pour moi d’être fraîchement sapé chaque jour. Visuellement, cet univers de la haute couture et des bijoux me fait fantasmer, surtout dans les années 50 à 90. Sous le prisme des vêtements, tu peux parler de bien plus de choses, donner plein d’éléments de personnalité à quelqu’un, cerner son comportement et sa confiance en soi. C’est ce qu’on a fait avec Couturier sur Révérence et on le sent dans presque tous les morceaux de l’EP. Mon nom d’artiste et de l’EP sont évidemment en rapport avec ça.

« La pochette est à la fois bling-bling comme du rap cliché, et très féminine avec la posture, les fleurs et la peau. J’en suis content parce qu’elle reflète ce que j’avais envie de mettre en avant avec mon image. »
M. : Peux-tu nous parler de la pochette de l’EP créée par Sandjill ?

S. : On voulait une transcription visuelle littérale du titre, donc on est allé cherché un maximum de bijoux pour faire le shooting. On retrouve le côté un peu too-much présent dans ma musique. C’est à la fois bling-bling comme du rap cliché, et très féminin avec la posture, les fleurs et la peau. J’en suis content parce la pochette reflète ce que j’avais envie de mettre en avant avec mon image. Et puis c’est trop bien de travailler avec Sandjill, elle a tout de suite capté l’ambiance.

M. : Pourquoi est-ce que ton visage n’apparaît pas ?

S. : On s’est dit qu’on allait voir ma tête sur chaque clip, chaque photo Instagram et chaque story, donc on pouvait se passer de la mettre aussi sur la pochette. On a aussi gardé cette photo parce qu’elle sortait du lot.

M. : Ma dernière question est la signature chez Arty Magazine. Quelle est ta définition d’un artiste ?

S. : Cette question est trop dure, mais je dirais que c’est une personne qui est sensible à ce qu’elle vit, ce qui l’entoure, et qui le retransmet à sa manière dans ses activités.

Parures est disponible sur Spotify.

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