Julie Joly sculpte le fer pour lui donner forme humaine
par Marin Woisard
6 décembre 2018
Marin Woisard
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
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Récompensée par le prix Célimène en 2015, cette ancienne attachée de presse sculpte des corps en fil de fer. Elle offre une de ses œuvres à gagner jusqu’au 24 décembre.
Originaire de la Réunion, Julie Joly a connu plusieurs vies. Après des études en Sciences Politiques et un parcours professionnel dans le secteur du luxe, l’appel de l’art se fait plus fort. En pure autodidacte, elle crée à l’instinct des corps de fer qui se jouent du vide et du mouvement dans des torsades métalliques. L’artiste prête ses lettres de noblesse à un matériau peu considéré, habituellement outil de clôture ou de traction. En prenant figure humaine, le composant devient élément d’ouverture et d’attraction.
Le contour de ses sculptures suit des traits saillants qui les dépouillent de leur masse musculaire. De cette apparence flottante, Julie questionne notre rapport au physique, aux standards de beauté, et à l’identité androgyne. En s’épanchant sur « la fragilité, la malléabilité et la force des femmes », Julie ferraille pour l’ouverture des mentalités.
La créatrice propose une oeuvre transversale, inspirée par les peintures d’Egon Schiele, nourrie à la grande littérature de Dostoïevski ou Tolstoï, et habitée par les doctrines de la culture antique. Julie infuse ses références dans des créations qu’elle envisage comme « des dessins en 3D ».
Vue de face, la silhouette est d’une dimension. Une fois contournée, l’anatomie dévoile des effets d’ombre et de profondeur. À la fois figés et protéiformes, ses corps détiennent un grand pouvoir d’attraction.
Le jeu-concours pour remporter une sculpture de Julie est expiré. Rendez-vous l'année prochaine pour notre calendrier de l'avent 2019 !