La saga John Wick de Chad Stahelski se termine en apothéose
Professeur de lettres à ses heures perdues et inconditionnel du…
Le duo Stahelski-Reeves est de retour dans ce quatrième chapitre qui clôt avec panache la franchise John Wick. Keanu Reeves (producteur exécutif) et Chad Stahelski (réalisateur et coordinateur des cascades) ont misé sur tous les tableaux pour ce dernier opus. Résultat des courses : plus de deux heures et demi de gun-fu et de cascades virevoltantes.
John Wick (Keanu Reeves) découvre un moyen de vaincre l’organisation criminelle connue sous le nom de la Grande Table. Mais avant de gagner sa liberté, il doit affronter un nouvel ennemi qui a tissé de puissantes alliances à travers le monde et qui transforme les vieux amis de John en ennemis.
Comment cette banale histoire de vengeance est-elle devenue si virale ? Sa recette : de l’action brute, des cascades survoltées et des artistes martiaux issus de tous les continents. La particularité de John Wick, c’est Keanu Reeves. « Sans Gene Kelly, il n’y aurait pas de Singing in the Rain. C’est impossible d’imaginer le film sans lui. C’est impossible d’imaginer John Wick sans Keanu Reeves » explique le réalisateur.
A History of Violence
Tout le concept de la Table élaboré dans les précédents chapitres est mis à l’écart pour mettre à profit la soif de vengeance de Jonathan. Plus de deux heures d’action non-stop à la mise en scène soignée et réfléchie (western dans le désert au début du film, les remarquables différents plans-séquences et le duel Reeves/Yen). On note que Keanu et Chad ont puisé leur inspiration dans les films de Hong Kong (on pense entre autre aux heroic bloodshed de John Woo) et les films de vengeance coréens pour leur action brute.
Chad Stahelski a débuté en tant que cascadeur puis coordinateur des cascades. Il a notamment été la doublure de Keanu Reeves dans la trilogie Matrix et Point Break. Leur profonde amitié et leur amour pour les arts martiaux donnent naissance au projet John Wick. Keanu à la production et Chad à la réalisation. Un film d’action sans prétention, classé série B, censé concurrencer James Bond, Mission: Impossible et compagnie. Le succès est immédiat. La franchise est lancée. Ayant comme référence Jackie Chan pour ses cascades inconscientes, Chad Stahelski crée sa stuntmen team, la 87Eleven, et tente de rénover coûte que coûte le cinéma d’action hollywoodien mettant en avant le métier de cascadeur si dévalorisé.
The Game of Death
Dans le Jeu de la Mort de 1972 (à ne pas confondre avec la version désastreuse de 1978 réalisée par Robert Clouse, ndlr), Han Tien (Bruce Lee) doit se rendre à la pagode Palsangjeon en Corée du Sud, dans laquelle se cache un trésor inestimable. La particularité ? Un artiste martial au style unique à chaque étage. Duel à mort oblige. Le concept séduit et sera repris quelques années après dans la franchise John Wick ou encore dans Man of Tai Chi (2013) réalisé par Keanu Reeves. Chad Stahelski et sa stuntmen team ont su rafraîchir le cinéma d’action tout en apportant une violence esthétisée dans les scènes de combat.
Keanu Reeves et Chad Stahelski ont misé sur tous les tableaux pour ce dernier chapitre. Résultat des courses : plus de deux heures et demi de gun-fu et de cascades virevoltantes. Jamais le cinéma d’action en terme de mise en scène et de créativité n’avait atteint un tel sommet. Chad maîtrise le langage cinématographique et offre à son public un spectacle démentiel. Paradoxalement, son seul défaut serait peut-être cette overdose d’action à laquelle le spectateur est confrontée.