Home Ciné #04 : On embarque dans le périple absurde et musical de « Leningrad Cowboys Go America »
En attendant de s’installer en Islande entourée de ses films…
Pendant toute la durée du (re)confinement, Arty te propose ses Home Ciné, un lieu convivial où nos rédacteurs et journalistes présenteront leurs films préférés. Ceux qu’ils ont vu à 6 ans, ceux qu’ils ont découvert suite à leur première rupture amoureuse, ceux qu’ils dévorent avec un paquet de chips chaque dimanche soir depuis dix ans… Bref, tous ces films de leur vie qu’ils souhaiteraient te faire découvrir, là, maintenant.
Aujourd’hui, Alma-Lïa nous présente Leningrad Cowboys Go America, d’Aki Kaurismäki, 1989.
Aventure musicale de passionnés ivres de liberté
Les Leningrad Cowboys, un groupe de musique soviétique parfaitement inconnu, tentent de décrocher le contrat qui les lancerait enfin, sans succès. Alors, ils quittent la Russie pour l’Amérique où, leur dit-on, les gens aiment n’importe quoi. Dans l’espoir de devenir célèbres, ils continuent de chanter, de bars minables en bars minables, et parcourent les États-Unis.
Road Movie musical du grand réalisateur finlandais Aki Kaurismäki, Leningrad Cowboys Go America redéfinit un tout nouveau niveau d’absurdité. Sorte de what the fuck cinématographique, ce film loufoque, farfelu et improbable nous entraîne aux côté d’un groupe de musiciens au style vestimentaire imitant une sorte d’Elvis sous LSD, ne sachant pas chanter et légèrement idiots, à la conquête du rêve américain.
Opposition d’idéologies sur fond d’absurde
Durant leur périple, et sous le joug d’un manager impitoyable, figure capitaliste poussée à l’extrême, ils découvrent le rrrock’n’rrroll. De rencontres en rencontres, plus étranges les unes que les autres (Jim Jarmush s’y invite en vendeur de voitures), et de bars en bars, qui offrent à chaque fois un nouveau portrait impitoyable d’une Amérique sans merci, on chante avec eux (assez mal), bercés par un humour ubuesque qu’on aime plus que tout.
Explorant l’excès et le ridicule sous toutes leurs formes, le cinéaste finlandais parvient, avec toute l’intelligence et l’humour dont il est capable, à mettre en place une satire brillante des idéologies américaines, du régime soviétique au bord de la disparition, le tout dans une explosion de liberté poussée dans ses retranchements témoignant d’une époque enivrée post-effondrement du mur de Berlin. Et le tout en musique !