Les Capsules : Bryan’s Magic Tears, chimistes lo-fi
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Les Capsules, c’est le concept de live sessions qui encapsule la nouvelle scène parisienne. Dernière interview de notre collab’ au long cours, le groupe lo-fi Bryan’s Magic Tears se prête au jeu de la promo décapsulée.
La légende urbaine raconte que le nom de « Bryan’s Magic Tears » fait référence à un dealer d’acide parisien. Ce qui nous tire la larmichette, c’est davantage leurs tracks héritiers d’une post-adolescence j’men foute où un trip pouvait rendre en apparence tout plus simple. Comme monter un groupe. Comme enchaîner les albums. Et conquérir le monde. Leur insouciance lysergique diéthylamide crache des riffs brumeux et des lyrics moites extraits des années 90, cristallisés à la fin de l’adolescence et consommés à l’ère du revival actuel garage-rock. Il n’y a donc ni dépendance ni nostalgie du passé, seulement une régression héritée d’un mode de vie où résonnaient des hits alambiqués, au même moment où les derniers boutons d’acné disparaissaient, et que les guitares faisaient voler les premières gouttes de sueur sur les partitions et les buvards. Derrière toute cette chimie rock, il y a Benjamin Dupont. On l’a interviewé.
Marin : Bonjour Benjamin. On a récemment interviewé Hoorsees avec qui Bryan’s Magic Tears partage des accointances lo-fi. Votre ambition commune, c’est de faire vivre l’indie rock 90’s à jamais ?
Benjamin : Disons que c’est une période dont je me rappelle avec émotion et que notre musique en est chargée. Ça n’est pas pour autant programmé, nous sommes bien loin de l’hommage ou de la nostalgie.
M. Tu étais dans le groupe Dame Blanche et on croise des ex-membres de La Secte Du Futur et Marietta dans Bryan’s Magic Tears (sans citer tous les autres). Qu’est-ce qui vous réunit ?
B. Comme on l’a souvent dit, ce qui nous réunit c’est une certaine façon de faire et de penser la musique. Les choses ont évolué, je ne suis plus sûr que ça se passe de la même manière aujourd’hui. Dans cette grande bande qu’on était, certains ont choisi de transformer ou d’approfondir ce qu’on vivait, quand d’autres ont carrément arrêté la musique à l’heure où je te parle. C’était beaucoup moins « pro » qu’aujourd’hui. T’avais pas un community manager derrière chaque post d’un groupe. Ça existe encore pour certains d’entre nous mais cette espère de globalité qu’il y avait à l’époque des groupes Catholic Spray, J.C. Satàn ou The Feeling of Love, je ne le retrouve pas.
M. Ta dernière release est l’album 4 AM sorti en décembre 2018. En début d’année, on lisait sur la page Facebook du groupe : « R.I.P BRYANT’S MAGIQUES TIRS ». Le groupe est toujours dans le coup ? Qu’est-ce qu’on peut attendre pour la suite ?
B. C’était une sorte de jeu de mot sur cette grand perte qu’était la mort de Kobe Bryant [NDLR : Bryant’s Magiques Tirs]. J’ai vu passer le post sur notre page Facebook comme toi et je ne l’ai pas compris tout de suite. C’est l’œuvre de notre batteur Paul. Pour la suite, même si le confinement nous a volé deux tournées, on est toujours là. Je suis en train de boucler un Maxi qui sortira dans peu de temps chez Born Bad Records. Je finis aussi l’écriture d’un album qui arrivera ensuite.
M. Comme le titre de ton album, est-ce qu’il faut se lever à 4H du mat’pour regarder la live session des Capsules ?
B. En tout cas, il ne faut pas se coucher avant c’est sûr.
M. Pourquoi avoir choisi d’interpréter Ghetto Blaster et Slamino Days ?
B. On a très simplement choisi des titres que nous n’avions jamais filmés.
M. Et comme c’est la tradition chez Arty Magazine, quelle est ta définition d’un artiste ?
B. Un artiste, c’est quelqu’un qui prendrait beaucoup de plaisir à répondre à cette question.