Professeure de philosophie et étudiante en histoire de l'art le…
Les cinq musiciens de Later. nous ont offert quelques instants privilégiés avant et après leur concert aux Bains Paris, pour la sortie de leur premier album Walking On The Line le 17 mars.
En trois ans, ils ont parcouru beaucoup de chemin. Après nous avoir accordé leur première interview en 2020, puis sorti successivement leurs deux EP On Time et The Daydream, on célèbre nos retrouvailles avec le groupe pigallois Later. avec leur interview Jour & Nuit.
Présents lors de la cinquième édition du Festival organisé par le lieu iconique des nuits parisiennes, du 9 au 11 mars derniers, on rencontre les cinq garçons, Théo Pace (pianiste), Paul Beverelli (guitariste), Noah Poisson (producteur), Charles-Marie Galfré (chant) et Johann Feuerstoss (batterie) pour parler de la transposition de leur album sur scène, d’un single emblématique du groupe qui a failli ne jamais voir le jour… Et de câlins.
Manon : Salut les garçons ! Vous avez déjà rencontré Arty en 2020 lors de la sortie successive de vos EPs On Time et The Daydream. Il paraît qu’il y a un petit nouveau dans le groupe ?
Théo : Oui, Johann (Feuerstross, ndlr), qui est notre batteur. C’est le premier concert qu’on va faire avec lui ce soir. C’est notre petite nouveauté.
Paul : Et pas des moindres ! Il est quand même dans le top 3 des batteurs de Paris, et ce n’est pas le troisième… (rires).
M. : Votre premier album Walking On The Line sort dans une semaine. Comment vous sentez-vous à l’approche de cette sortie ?
Noah : On est très fiers. On vient de voir le vinyle pour la première fois en physique et ça fait un petit truc. C’est là où l’on se rend compte qu’il n’est plus à nous mais un objet à part entière. On prend du recul sur notre travail depuis un an et demi.
P. : On fait tellement de choses ces jours-ci entre les résidences, les concerts, l’album… Je pense qu’on ne réalise pas encore. La semaine prochaine, on sera plus dans l’euphorie.
M. : Allez-vous interpréter ce soir les titres de votre album ?
P. : Carrément ! On va jouer des titres du nouvel album et des titres tirés de nos deux précédents EPs. On doit quand même s’adapter car pour un set de 45 minutes, tu dois faire des choix et réduire un peu la setlist mais on a essayé de faire un beau mélange.
M. : Comment transforme-t-on des titres studio en live ? J’imagine que l’énergie est complètement différente.
N. : On veut justement casser le côté smooth du studio pour apporter plus d’énergie en live. On souhaite une forte dynamique, y compris dans les morceaux plus lents. La batterie change vraiment cette dimension aussi.
Charles-Marie : Par rapport à nos musiques précédentes, l’énergie de l’album est aussi plus live, rock et avec de la batterie. Les morceaux sont donc déjà très pêchus. On a tout de même réarrangé des petites choses pour le live.
N. : Quand on a fait l’album, on savait que c’était un projet un peu différent des précédents et qu’on souhaitait le défendre à fond sur scène.
C-M. : Oui, totalement. On voulait vraiment partager avec les gens, faire des concerts et voir les gens profiter. Ce qui change complètement la perspective de quand tu sors un EP pendant le Covid.
T. : Et on s’est aussi inspiré de ce qu’on aime voir en live.
M. : On vous connaît aussi en tant que DJs. Quelle est la différence entre les deux exercices ?
T. : Les deux n’ont rien à voir. Enfin, on appréhende les choses différemment. Au début, c’était plus ressemblant mais maintenant, comme on a plus l’habitude des DJ sets, ils deviennent seulement du plaisir. On les associe plus à des soirées entre potes pour créer de l’ambiance. Et là, on ne cherche pas à défendre notre musique comme on le fait en concert. Il y a 100% de notre âme dans un concert, on le prépare beaucoup plus.
M. : Vous êtes des habitués des Bains, où vous avez enregistré la live session Woman. Pourquoi aviez-vous choisi ce lieu ?
C-M. : On souhaitait un lieu très épuré pour Woman et Les Bains correspondent bien à cette image. Il met en valeur le propos de la musique tout en laissant l’interprétation possible à la personne qui regarde.
M. : Comment vous sentez-vous avant de monter sur scène, et en particulier toi Johann, « le petit nouveau » ?
Johann : Extrêmement stressé (rires) !
N. : Nous sommes toujours tous un peu stressés avant de passer sur scène, mais c’est un bon stress.
P. : Ah non, pas moi (rires) !
M. : Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
T. : On se fait tous un bisou (rire collectif) !
C-M. : Ce n’est pas loin d’être faux.
P. : C’est totalement vrai !
T. : Tu vas découvrir ça, Johann ! Non, en vrai, on se fait tous un gros câlin, on se donne de la force et on se dit qu’on est trop fort et qu’on va aller très loin.
N. : On essaie de se rassurer en fait.
Quelques minutes après la fin du concert, nous revoilà dans les loges pour y retrouver les garçons et connaître leurs ressentis vis-à-vis de ce premier show à cinq. Quelques têtes passent au cours de l’interview pour les féliciter de ce concert si chaleureux.
M. : Alors, comment s’est passée cette première fois à cinq ?
T. : Trop bien, c’était cool. Bravo à Johann qui a trop géré ce soir pour sa première. Tout le monde nous a dit que la batterie faisait vraiment la différence.
N. : Dans le jeu, ça change tout, ça apporte du feeling.
C-M. : La batterie rend le show plus vivant.
M. : Comment vit-on les petites galères qu’il peut y avoir sur scène ? Le show a commencé avec quelques minutes de retard suite à un souci lors du changement de plateau.
P. : On savait que c’était un tout petit truc à régler, que ça serait rapide donc le stress n’est pas monté.
T. : Limite, moi, ce moment m’a déstressé, parce que je me suis dit que le pire, c’était ce qui était en train de se passer : être planté devant les gens à attendre. Mais finalement, le public ne va rien te faire, les gens ne sont pas méchants.
M. : C’est quoi la première chose que vous faites en sortant de scène généralement ?
N. : On se fait un câlin, on se dit que c’était cool et on range le matos.Dans le cadre des festivals, on va voir les têtes connues des premiers rangs…
T. : Tu leur demandes si c’était bien et ils te disent oui parce que ce sont des potes (rires) !
M. : À quel moment vous faites-vous un debrief ensemble et individuellement aussi ?
P. : On fait effectivement toujours un debrief plus tard car on est assez exigeants envers nous-mêmes. Là en plus, c’est le premier concert avec Johann, il y a de la nouveauté au niveau informatique aussi donc un debrief est nécessaire pour que les choses se calent petit à petit.
C-M. : Moi, je trouve que le vrai debrief, c’est quand on rentre chez nous, qu’on est seul chez soi…
M. : Retravaillez-vous votre setlist au fil des concerts et selon les réactions du public ?
N. : Si un titre fonctionne moins bien, on se dit plutôt qu’on doit le retravailler pour qu’il marche.
P. : Mais bien sûr, si on voit que sur 5-6 dates, il y a un vrai moment de pause dans le concert, on change des petites choses.
T. : Ce qui est bien aussi, c’est que notre show initial fait une heure et demie, mais comme on fait souvent des dates avec plusieurs artistes, des festivals, des co-plateaux, on ne joue que 45 minutes. On peut donc arranger notre set en piochant comme on veut dans nos morceaux. Selon l’heure et le public, nos shows varient aussi. Si on joue l’après-midi, on fait un show plus calme.
C-M. : Et puis il y a des sons, comme She Is Coming, dont tu sais qu’ils marchent toujours super bien tout le temps en live.
M. : Sur quel titre avez-vous été le plus surpris par les réactions du public ce soir ?
Tous : Walking On The Line ! Le titre éponyme à l’album.
P. : C’est le single de l’album et en live, il a vraiment super bien marché ! On est surpris car ce n’est pas notre public habituel et les réactions ont vraiment été bonnes.
N. : On a tout donné sur ce titre ! Ce son sort la semaine prochaine donc j’espère qu’il plaira autant.
C-M. : Ça nous ramène un peu à la période où on l’a composé. Nous étions restés jusqu’à 5h du matin à le mettre en boucle, hyper fort, et à danser dessus !
P. : Et pour l’anecdote, la chanson a failli ne pas exister. C’était à la fin de la création de l’album. On commençait à faire une dernière boucle avec de la basse et de la batterie en essayant de trouver des toplines à mettre dessus, mais le cercle d’inspiration ne fonctionnait pas du tout et on a failli en finir là. On a fini par retenter quelque chose plus tard et la chanson Walking On The Line est née. C’est notre dernier morceau en fait.
M. : Vous aviez déjà le titre de l’album ou c’est le single qui l’a donné ?
C-M. : J’avais déjà cette phrase dans ma tête et quand Noah a sorti la topline du single, elle se calait parfaitement dessus. On a directement été d’accord pour en faire le titre de l’album.
P. : Tout fait sens dans l’histoire de l’album avec cette chanson et ce titre.
M. : Un message à votre public à quelques jours de la sortie de Walking On The Line ?
T. : On leur souhaite un bon moment en écoutant l’album. Finalement, le but est de faire ressentir des choses, de questionner, et de permettre à tout le monde de s’approprier la musique.
P. : Maintenant qu’on le lâche, on espère qu’il va toucher le plus de gens possible. Je crois que la sortie d’un album est un peu toujours aussi un soulagement car c’est l’aboutissement de près de deux ans de travail.
T. : C’est une page qui se tourne et nous, on passe à la suite. Walking On The Line est terminé.
J. : Et pourtant, c’est presque à ce moment que tout commence, pour les gens, pour les lives, etc.