Arty Awards 2020 : Les clips de l’année selon la rédaction
L'homme-mystère... On dit même qu'ils sont plusieurs.
Pour toi aussi cette fin d’année rime avec bilans mitigés et résolutions timides ? La rédaction prend le contre-pied et te présente les Arty Awards 2020. Découvre les meilleurs clips des douze derniers mois selon nos rédacteurs : les très colorés, les engagés, les vibrants, les enflammés… Toutes ces pépites qui nous ont accompagnés, émus, réconfortés, tout au long de l’année. Une sélection qui fait du bien aux oreilles, aux yeux et au cœur.
Christine and the Queens – La Vita Nuova
Réalisé par Colin Solal Cardo
Peut-on mesurer le talent d’un artiste par sa capacité à nous surprendre, et cela même quand on ne l’attend plus ? Christine and the Queens a ravivé la flamme en février dernier avec son EP surprise La Vita Nuova, mis en images par l’inévitable Colin Solal Cardo. Le réalisateur « qui a transformé le clip en cinéma » selon So Film croque cinq tableaux baroques, intégralement tournés dans les travées de l’Opéra Garnier : chorégraphies étourdissantes, démesure visuelle, avec un Félix Maritaud magnétique sous les traits d’un faune. Christine and the Queens s’y retrouve transfigurée en créature de l’Opéra, et nous épris comme sa Christine Daaé.
Chroniqué par Marin
Alban Claudin – Dandelion
Réalisé par Maxime Charden
Alban Claudin, le claviériste de Clara Luciani, se lance en solo en dévoilant, en octobre dernier, Dandelion, le premier extrait de son album de piano prévu pour février 2021. Ce morceau révèle une mélodie à la fois pop, mélancolique et lumineuse dont les influences viennent puiser chez Yann Tiersen et Erik Satie. Dandelion est également accompagné d’un clip rempli d’optimisme. Faisant la part belle à la fête, aux embrassades et aux rapprochements – qui se réduisent comme peau de chagrin depuis bientôt un an – ce clip est une réelle petite bouffée d’oxygène et de légèreté qui nous transporte dans une douce rêverie.
Chroniqué par Anoussa
Anderson .Paak – Lockdown
Réalisé par Dave Meyers
Un cri de douleur et les mots « Black Lives Matter » affichés pour démarrer ce clip dans lequel le chanteur américain Anderson .Paak utilise sa voix pour dénoncer les violences policières. L’artiste évoque à la fois le confinement (« lockdown » en Anglais) et les manifestations anti-racistes suite à la mort de George Floyd. La vidéo met en avant le freestyle magistral du rappeur Jay Rock dénonçant la condition des afro-américains aux États-Unis. Un discours d’une justesse déconcertante qui ne laisse pas indifférent. Le clip s’achève en publiant les noms des afro-américains tués par des policiers.
Chroniqué par Amélie
Thincoeur – Luna (feat. Lukass Edgars)
Réalisé par Randolph Lungela
Thincoeur raconte une idylle dans les rues new-yorkaises entre le rêve et la réalité. Tantôt, elle existe, capturée par ce vieil appareil jetable Kodak, tantôt elle disparaît pour ne plus être qu’un souvenir. Lui se souvient qu’elle effleure encore sa main… C’est dans une ambiance très cinématographie que Randolph Lungela a réalisé le clip de Luna traduisant la poésie de la chanson par une esthétique soignée et des images qui donnent en prime des envies de New-York. Clap de fin. On en voulait encore.
Chroniqué par Anaïs
Ichon – Elle pleure en hiver
Réalisé par Exotica
Après avoir rythmé notre fin d’année avec la sortie de son premier album Pour de vrai, Ichon nous a doucement bercés dans notre déconfinement avec un court-métrage visant à clipper le titre Elle pleure en hiver, aussi mélancolique que triste. Réalisée par Exotica, la vidéo dépeint le quotidien d’un jeune couple qui se déchire, entre ivresses passionnelles et disputes, puis qui tente de survivre, dans cet appartement parisien imprégné d’une froideur et bercé par la poésie du rappeur Montreuillois.
Chroniqué par Apolline
Arca – Mequetrefe
Réalisé par Carlos Sáez, Arca et Kynan Puru Watt
Véritable ovni de la scène musicale, Arca est une apparition presque onirique tant la puissance visuelle de ses créations est démentielle. Inégalée, inégalable, l’artiste vénézuélienne brise les codes des genres en offrant un clip épileptique, ou chacun de ses alter egos s’exprime tour à tour, véritable exutoire. Un plan fixe qui saisit pourtant par son intensité, Arca transforme, brise disparaît, s’écrase devant un spectateur hypnotisé. Un trip digne des plus grandes envolées qui nous pousse à assumer toutes nos personnalités, librement et sauvagement. Tout ce que l’on souhaite pour 2021.
Chroniqué par Camille L.
Ichon – Litanie
Réalisé par Louis Lekien
Ichon, le rappeur du collectif Bon Gamin nous a livré son clip Litanie cet été, extrait de son album sorti dans la foulée le 11 septembre. Ce dernier est d’ailleurs un album qui retrace le parcours du rappeur, qui avec ses 15 titres nous a dévoilé sa progression fulgurante. À travers ce beau clip, Ichon se livre dans une allure des plus féminines et assumées, comme pour faire une ode à la liberté même si ce dernier peut en surprendre certains. Louis Lekien, le réalisateur, nous offre un clip plein de légèreté et de délicatesse, soit tout ce qu’on peut se souhaiter pour cette nouvelle année.
Chroniqué par Léola
Bleu Toucan – Les Eaux de Naples
Réalisé par Plastic Horses
Après le succès retentissant d’Hanoi Café, Bleu Toucan nous offre, au milieu de cette année difficile, un battement de cœur de 3 minutes 55 avec Les Eaux de Naples. Avec son soleil rouge et bas créant une longue ombre de piano sur le sol chaud de l’île, ce clip d’animation est à regarder comme on lirait une bonne BD. Plastic Horses réalise un clip qui ressemble à un voyage rêvé et haletant, où les couleurs et les formes s’épanouissent comme des bourgeons de fleurs.
Chroniqué par Luis
Lonny – Avril Exil
Réalisé par Shanti Masud
Lonny a dévoilé le clip de Avril Exil réalisé par Shanti Masud, en décembre dernier. Ce havre de paix post-rupture dépeint des images traduisant la nostalgie à travers une esthétique portée par des images filmées en VHS. Lonny, dans son habit western, se relève doucement de ce drame, prête à conquérir un nouveau monde, affrontant son immensité. Des paysages dominés par le bleu, couleur symbolique de la mélancolie, sont marqués par les flammes dans lesquelles brûlent les souvenirs douloureux de la chanteuse. Sa douce poésie folk nous emmène au bord de la mer pour enterrer l’amertume, laissant place à l’espoir.