Oscars 2021 : Le palmarès de la cérémonie (et le nôtre aussi)
Il mène sa vie une manette à la main, absorbant…
Repoussée de plusieurs mois comme le reste de l’industrie cinématographique mondiale depuis début 2020, la 93ème cérémonie des Oscars s’est finalement tenue dimanche 25 avril en direct d’une gare art déco de Los Angeles. The Father, Mank, Nomadland, et autres Minari figuraient dans les grands favoris – alors, qui a gagné quoi ?
Cérémonie unique en ce que la pandémie aura modifié les règles d’éligibilité des œuvres – les films qui n’avaient pas pu sortir en salles pendant une semaine ont été acceptés, ce qui représente normalement la base de toute sélection – l’édition 2021 des Oscars promettait un palmarès particulièrement alléchant, étant donné la très jolie qualité des films présentés.
Changement également (pas si) mineur, les catégories Meilleur montage sonore et Meilleur mixage sonore (Ford v Ferrari et 1917 l’année dernière) ont finalement fusionné pour offrir au Son la statuette du Meilleur son, plus grand public et moins spécialisée, mais forcément plus représentative pour les votants et significative pour le vainqueur.
Grand leader des nominations (10), Mank créait la surprise à ce stade pour une production Netflix ; déjà presque loin derrière avec 6 sélections chacun, The Father, Minari, Nomadland, Sound of Metal et Les Sept de Chicago devaient pour les trois premiers repartir avec une récompense (Acteur, Scénario Original et Meilleur Réalisation/Actrice). La cérémonie s’est-elle montrée aussi prévisible (mais juste) ? On te dévoile ici le Palmarès complet, avec nos coups de cœur et prédictions, rédigés la veille, juste parce qu’on en avait envie.
Meilleur film
- The Father – David Parfitt, Jean-Louis Livi et Philippe Carcassonne
- Judas and the Black Messiah – Shaka King, Charles D. King et Ryan Coogler
- Mank – Ceán Chaffin, Eric Roth et Douglas Urbanski
- Minari – Christina Oh
- Nomadland – Frances McDormand, Peter Spears, Mollye Asher, Dan Javey et Chloé Zhao
- Promising Young Woman – Ben Browning, Ashley Fox, Emerald Fennell et Josey McNamara
- Sound of Metal – Bert Hamelinick et Sacha Ben Harroche
- Les Sept de Chicago – Marc Platt et Stuart Besser
La prédiction/le coup de cœur d’Arty : Elle est bien souvent la catégorie pour laquelle il est le plus difficile de trancher, sauf quand il s’agit de Parasite, mais cette année les challengers sont particulièrement voraces. On rêverait d’accorder notre vote à Minari, mais spoiler alert, on pense qu’il a plus de chances d’être sacré pour le scénario original. Du coup, on va exceptionnellement tenter de voter malin, et on va se positionner sur Mank.
Le vainqueur : C’est finalement Nomadland, ce qui était probablement le vote le plus malin, en effet.
Meilleure réalisation
- David Fincher pour Mank
- Lee Isaac Chung pour Minari
- Chloé Zhao pour Nomadland
- Emerald Fennell pour Promising Young Woman
Le coup de cœur d’Arty : Chloé Zhao, facile, parce qu’elle a déjà tout raflé et que Nomadland est effectivement formidablement réalisé, et qu’elle mérite déjà un Oscar d’honneur pour Song my brothers taught me et The Rider.
La vainqueur : Chloé Zhao sacrée Meilleure réalisatrice, déjà, au bout du troisième long métrage. Arrivera-t-elle à insuffler toute sa grâce sur le projet Marvel des Eternals ?
Meilleure actrice
- Viola Davis dans Le Blues de Ma Rainey
- Andra Day dans Billie Holiday : Une affaire d’État
- Vanessa Kirby dans Pieces of a Woman
- Frances McDormand dans Nomadland
- Carey Mulligan dans Promising Young Woman
Le coup de cœur d’Arty : On sent parfaitement le troisième Oscar de Frances, mais on vote quand même pour Vanessa Kirby dans le très juste Pieces of a woman.
La vainqueur : C’est bien Frances McDormand qui remporte son troisième Oscar, 3 ans après 3 Billboards.
Meilleur acteur
- Riz Ahmed dans Sound of Metal
- Chadwick Boseman dans Le Blues de Ma Rainey
- Anthony Hopkins dans The Father
- Gary Oldman dans Mank
- Steven Yeun dans Minari
Le coup de cœur d’Arty : Anthony Hopkins, simplement hallucinant dans The Father. Le deuxième, le deuxième !
Le vainqueur : +1 point pour Arty, bravo Anthony Hopkins !
Meilleure actrice dans un second rôle
- Maria Bakalova dans Borat 2
- Olivia Colman dans The Father
- Glenn Close dans Une ode américaine
- Amanda Seyfried dans Mank
- Youn Yuh-jung dans Minari
La prédiction/le coup de cœur d’Arty : Youn Yuh-jung, dans le rôle de la grand-mère qu’on aurait rêvé avoir, et qui offre au final du film un instant absolument bouleversant.
La vainqueur : On est ravis pour Youn Yuh-jung, quelle superbe performance.
Meilleur acteur dans un second rôle
- Sacha Baron Cohen dans Les Sept de Chicago
- Daniel Kaluuya dans Judas and the Black Messiah
- Leslie Odom Jr. dans One Night in Miami
- Paul Raci dans Sound of Metal
- Lakeith Stanfield dans Judas and the Black Messiah
Le coup de cœur d’Arty : Daniel Kaluuya devrait l’emporter pour le Chairman Frederic Hampton, sa posture, son accent et son débit de parole assez dingue, tout à fait habité par son incarnation – MAIS on a été bouleversés par Paul Raci dans Sound of Metal, donc on lui donne notre voix.
Le vainqueur : Bravo Daniel Kaluuya, la prestation était tout à fait exceptionnelle.
Meilleur scénario original
- Will Berson et Shaka King – Judas and the Black Messiah
- Lee Isaac Chung – Minari
- Emerald Fennell – Promising Young Woman
- Darius Marder et Abraham Marder – Sound of Metal
- Aaron Sorkin – Les Sept de Chicago
Le coup de cœur d’Arty : Catégorie la plus disputée, épisode 2. On accorde toutefois notre vote à Minari, une œuvre magnifique et sensible, parfois feel-good, souvent touchante, superbement interprétée, et qui rappelle de temps à autre au bon souvenir d’un été au soleil à jouer dehors.
Le vainqueur : Tous nos meilleurs vœux à Emerald Fennell pour Promising Young Woman, acide, très juste, parfaitement démoralisant sur la nature humaine.
Meilleur scénario adapté
- Sacha Baron Cohen pour Borat 2
- Christopher Hampton et Florian Zeller pour The Father
- Chloé Zhao pour Nomadland
- Kemp Powers pour One Night in Miami
- Ramin Bahrani pour Le Tigre Blanc
Le coup de cœur d’Arty : On va dire Nomadland, sans trop trop se mouiller, c’est vrai – mais bon, l’adaptation reste superbe.
Le vainqueur : On s’est donc bien trompés, mais on a adoré Anthony Hopkins, le film aussi, bravo à Florian Zeller pour The Father.
Meilleurs décors et direction artistique
- The Father – Peter Francis et Cathy Featherstone
- Le Blues de Ma Rainey – Mark Ricker, Karen O’Hara et Diana Sroughton
- Mank – Donald Graham Burt et Jan Pascale
- La Mission – David Crank et Elizabeth Keenan
- Tenet – Nathan Crowley et Kathy Lucas
Le coup de cœur d’Arty : Le Hollywood grandeur cinématographique de Mank.
Le vainqueur : Bravo aux équipes de Mank pour leur implication sur les décors du film.
Meilleurs costumes
- Emma. – Alexandra Byrne
- Le Blues de Ma Rainey – Ann Roth
- Mank – Trish Summerville
- Mulan – Bina Daigeler
- Pinocchio – Massimo Cantini Parrini
Le coup de cœur d’Arty : Les costumes à froufrou et le saignement de nez d’Anya Taylor-Joy pour Emma.
Le vainqueur : C’est le huis clos du Blues de Ma Rainey qui remporte cette statuette toute dorée, bravo.
Meilleurs maquillages et coiffures
- Emma. – Marese Langan, Laura Allen, and Claudia Stolze
- Une ode américaine – Eryn Krueger Mekash, Patricia Dehaney, Matthew Mungle
- Le Blues de Ma Rainey – Matiki Anoff, Mia Neal, Larry M. Cherry
- Mank – Kimberley Spiteri, Gigi Williams
- Pinocchio – Dalia Colli, Mark Coulier, Francesco Pegoretti
Le coup de cœur d’Arty : On aimerait bien récompenser Pinocchio, d’abord parce que la fable a sincèrement été superbement retranscrite à l’écran par Matteo Garrone et son équipe – mention spéciale au maquillage, donc – et ensuite pour le principe, juste parce qu’on adore le bouquin de Carlo Collodi.
Le vainqueur : Un deuxième Oscar pour les équipes du Blues de Ma Rainey !
Meilleure photographie
- Judas and the Black Messiah – Sean Bobbitt
- Mank – Erik Messerschmidt
- Nomadland – Joshua James Richards
- La Mission – Dariusz Wolski
- Les Sept de Chicago – Phedon Papamichael
Le coup de cœur d’Arty : A priori, encore une fois le Hollywood grandeur ciné de Mank.
Le vainqueur : On avait vu juste, Mank remporte cette catégorie.
Meilleur montage
- The Father – Yorgos Lamprinos
- Nomadland – Chloé Zhao
- Promising Young Woman – Frédéric Thoraval
- Sound of Metal – Mikkel E.G. Nielsen
- Les Sept de Chicago – Alan Baumgarten
Le coup de cœur d’Arty : On accorde notre voix au travail de M. Thoraval dans Promising Young Woman, pour la tension accordée aux scènes de « réveil » de Cassie à chaque agression.
Le vainqueur : M. Mikkel E.G. Nielsen remporte finalement une statuette pour son travail sur Sound of Metal.
Meilleur son
- USS Greyhound : La Bataille de l’Atlantique – Warren Shaw, Michael Minkler, Beau Borders et David Wyman
- Mank – Ren Klyce, Jeremy Molod, David Parker, Nathan Nance et Drew Kunin
- La Mission – Oliver Tarney, Mike Prestwood Smith, William Miller et John Pritchett
- Soul – Ren Klyce, Coya Elliot et David Parker
- Sound of Metal – Nicolas Becker, Jaime Baksht, Michelle Couttolenc, Carlos Cortes et Philip Bladh
Le coup de cœur d’Arty : Sans mauvaise blague, on vote bien pour Sound of Metal, parce que forcément, le travail sonore pour rendre compte de la perte d’ouïe de Ruben et de l’environnement qui l’entoure est monumental.
Le vainqueur : Récompense amplement méritée pour les équipes son de Sound of Metal.
Meilleurs effets visuels
- Love and Monsters – Matt Sloan, Genevieve Camailleri, Matt Everitt et Brian Cox
- Minuit dans l’univers – Matthew Kasmir, Christopher Lawren, Max Solomon et David Watkins
- Mulan – Sean Faden, Anders Langlands, Seth Maury et Steven Ingram
- Le Seul et Unique Ivan – Nick Davis, Greg Fisher, Ben Jones et Santiago Colomo Martinez
- Tenet – Andrew Jackson, David Lee, Andrew Lockley et Scott Fisher
Le coup de cœur d’Arty : Allez, Tenet, va.
Le vainqueur : Allez, bravo, Tenet.
Meilleure chanson originale
- Fight For You dans Judas and the Black Messiah – H.E.R., Dernst Emile II et Tiara Thomas
- Hear My Voice dans Les Sept de Chicago – Daniel Pemberton et Celeste Waite
- Husavik dans Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga – Savan Kotecha, Fat Max Gsus et Rickard Göransson
- Io sì (Seen) dans La Vie devant soi – Diane Warren et Laura Pausini
- Speak Know dans One Night in Miami – Leslie Odom, Jr. et Sam Ashworth
Le coup de cœur d’Arty : Ne le répète à personne mais la chanson de Eurovision Song Contest nous avait un peu fait rire. C’est probablement notre addiction à Will Ferrell qui parle, ceci étant dit.
Le vainqueur : C’est Fight For You dans Judas and the Black Messiah, œuvre politique et humaine d’une force rare, qui gagne l’Oscar.
Meilleure musique de film
- Trent Reznor et Atticus Ross – Mank
- Emile Mosseri – Minari
- James Newton Howard – La Mission
- Trent Reznor, Atticus Ross et Jon Batiste – Soul
Le coup de cœur d’Arty : La partition de Minari est d’une douceur sans fin, mais celle de Soul devrait emporter les suffrages avec les honneurs. On a déjà voté deux fois pour le coréen, on se place donc sur le Pixar pour cette catégorie.
Le vainqueur : Un bon point pour Arty qui prédisait la victoire de la musique de Soul.
Meilleur film international
- Drunk – Thomas Vinterberg
- Better Days – Derek Tsang
- L’Affaire Collective – Alexander Nanau
- L’Homme qui a vendu sa peau – Kaouther Ben Hania
- Quo Vadis, Aida ? – Jasmila Žbanić
Le coup de cœur d’Arty : Déjà grand favori, on ajoute une voix pour Drunk, que l’on a clairement adoré.
Le vainqueur : C’est bien Drunk qui emporte les suffrages !
Meilleur film d’animation
- En avant – Dan Scanlon et Kori Rae
- Voyage vers la Lune – Glen Keane, Gennie Rin et Peilin Chou
- Shaun le mouton : La ferme contre-attaque – Richard Phelan, Will Becher et Paul Kewley
- Soul – Pete Docter et Dana Murray
- Le Peuple Loup – Tomm Moore, Ross Stewart, Paul Young et Stéphan Roelants
Le coup de cœur d’Arty : Soul, sans aucun débat possible. On a d’ailleurs signifié à l’Académie qu’on n’accepterait pas d’autres résultats.
Le vainqueur : S’il te fallait une preuve que l’Académie respecte Arty, Soul est sacré Meilleur film d’animation.
Meilleur film documentaire
- L’Affaire Collective – Alexander Nanau et Bianca Oana
- Crip Camp – Nicole Newnham, Jim LeBrecht et Sara Bolder
- El agente topo – Maite Alberdi et Marcela Santibáñez
- My Octopus Teacher – Pippa Ehrlich, James Reed et Craig Foster
- Time – Garrett Bradley, Lauren Domino et Kellen Quinn
Le coup de cœur d’Arty : On s’est laissés séduire par My Octopus Teacher, disponible sur Netflix, que l’on te recommande chaleureusement, même s’il ne gagne pas.
Le vainqueur : Vu qu’il a gagné, on te recommande encore plus My Octopus Teacher sur Netflix.
Meilleur court métrage de fiction
- Feeling trough – Doug Roland et Susan Ruzenski
- The Letter Room – Elvira Lind et Sofia Sondervan
- The present – Farah Nabulsi
- Two distant strangers – Travon Free et Martin Desmond Roe
- White eye – Tomer Shushan et Shira Hochman
Le coup de cœur d’Arty : Non pas qu’on soit vraiment collé à Netflix mais on va suivre le même raisonnement pour Two Distant Strangers, dont on a apprécié la relecture terriblement actuelle et amère d’Un jour sans fin.
Le vainqueur : On pleure de l’actualité d’un tel film mais on est ravis d’avoir vus la victoire de Two Distant Strangers, qui la mérite amplement.
Meilleur court métrage d’animation
- Burrow – Madeline Sharafian et Michael Capbarat
- Genius loci – Adrien Mérigeau et Amaury Ovise
- If Anything Happens I Love You – Will McCormack et Michael Govier
- Opera – Erick Oh
- Yes-People – Gísli Darri Halldórsson et Arnar Gunnarsson
Le coup de cœur d’Arty : On vote pour Burrow, et on t’invite à découvrir le travail de Madeline Sharafian et son court métrage d’école The Mew-sician, qui nous avait beaucoup, beaucoup fait rire.
Le vainqueur : Tant pis pour notre coup de cœur, c’est If Anything Happens I Love You qui gagne, bravo !
Meilleur court métrage documentaire
- Colette – Anthony Giacchino et Alice Doyard
- A Concerto Is a Conversation – Ben Proudfoot et Kris Bowers
- Do Not Split – Anders Hammer and Charlotte Cook
- Hunger Ward – Skye Fitzgerald et Michael Scheuerman
- A Love Song for Latasha – Sophia Nahli Allison et Janice Duncan
Le coup de cœur d’Arty : On va terminer un peu au pif par A Love Song for Latasha, déjà parce qu’en fait, on n’en a vu aucun dans cette catégorie (on avait pourtant presque fait un sans-faute), et qu’en plus, une chanson d’amour, c’est toujours plus sympa.
Le vainqueur : C’est Colette qui repart finalement avec un Oscar, comme quoi !
CONCLUSION
12/23 : On passe les 50 %, on aurait pu mieux faire, certes, mais on l’a fait avec le cœur – et ça, ça n’a pas de prix. Rendez-vous l’année prochaine !