3 raisons de foncer voir « Parasite »
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Quelques jours après avoir remporté la Palme d’Or au Festival de Cannes, « Parasite » sort dans les salles françaises accompagné d’une hype sans précédent. On vous donne trois raisons de filer voir ce grand film furieux, burlesque, et inattendu.
Cette année, le Festival de Cannes mettait à l’honneur les fables politiques : le déstabilisant « Bacurau » de Kleber Mendonça Filho, l’efficace « Les Misérables » de Ladj Ly, le fantastique « Atlantique » de Mati Diop. Si on aura l’occasion de reparler de ces films, Bong Joon Ho a largement mérité sa Palme d’Or pour « Parasite », une satire sociale sur les inégalités en Corée du Sud. L’œuvre a brillé parmi toutes par son écriture au cordeau, sa réalisation phénoménale, et un casting impeccable.
La lutte des classes façon thriller
La famille de Ki-taek vit dans un entresol poisseux, bouffé par les cafards et rongé par la moisissure, dans une banlieue pauvre de Corée du Sud. Quand le fils va être engagé pour devenir le professeur d’anglais d’une richissime famille, les Park, ils mettent sur pied une arnaque qui va vite les dépasser. Selon les mots de son réalisateur : « une comédie sans clowns, une tragédie sans méchants ». Motus et bouche cousue, on vous laisse la surprise de la suite.
Le retour aux sources de Bong Joon-ho
Après les deux surperproductions internationales « Le Transperceneige » et « Okja », le réalisateur revient à ses premiers amours : la Corée du Sud et son acteur fétiche Song Kang-ho. Qu’on soit fan de son film policier « Memories of Murder », du film de monstre aux allures de mélo familial « The Host », et du drame psycho « Mother », tout le monde en aura pour son argent. Et pour ceux qui ont loupé ses précédentes sorties, filez découvrir sans tarder son chef d’œuvre. Une séance de rattrapage s’imposera ensuite.
Un mélange des genres corrosif
Ce qui distingue Bong Joon-ho, c’est sa capacité à passer du thriller haletant à la comédie noire, en saupoudrant le tout d’engagement politique. Fait nouveau, le réalisateur s’essaie au home invasion – genre rendu célèbre par American Nightmare et Funny Games. Les situations pathétiques deviennent pure bouffonnerie, une partie de cache-cache fortuite provoque un suspense haletant, et invariablement, chaque scène donne naissance à une autre… Qu’on n’avait pas vu venir.
PARASITE
de Bong Joon-ho
Avec Song Kang-ho, Choi Woo-shik, Jo Yeo-jeong
Sorties en salles le 05 juin