Après deux ans d’absence, Salut C’est Cool a sorti un nouvel album dément
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Le quatuor déglingo dévoile son sixième LP « Maison » sur le label Pain Surprises, fruit d’une collaboration avec Flavien Berger et Jacques. Le retour du groupe le plus cool de France.
Et si Salut C’est Cool étaient les derniers punks ? À la fois boudés par la hype parisienne et adulés en festival, les quatre compères dévoilent un nouvel album renouant avec l’identité foutraque du groupe. Fondé par Martin et James, anciens membres du collectif 10 minutes à perdre, Louis et Vadim, leur électro confine au régressif tout en s’évertuant à sublimer le banal. Un peu comme si Marcel Duchamp s’était mis au gabber en pleine crise existentielle.
À l’écoute de leur album « Maison », on tire un premier constat : leur capacité à produire des tubes demeure intacte. On avait peur que l’assagissement les rattrape ou que leur énergie soit engloutie dans un vortex de conformisme. Avec la dissonance extra-terrestre de leur single « Les Humains », la balade kitschounette « Les Chasseurs d’Eclipses », la folie tapageuse de « Bout de Bois », ou le détournement des synthés mainstream de « Cassoulet (avec Moyen-Âge) », nous voilà rassurés. La dinguerie est toujours dans la place.
Les fans de leurs premiers hits « Génération Mystique », « Techno Toujours Pareil » ou « La Purée » en auront pour leur argent avec « Ça Sent La Maison », un carton assuré sur les scènes enflammées de France et de Navarre. Mais derrière l’évidence de certains bangers, le groupe nous séduit pour des titres poético-déglingos dont ils ont le secret. L’absurde des paroles de « Menu », la nostalgie fantastique de « 14-01-2019 », et le récit des plaisirs simples de « Faire sécher mes cheveux au soleil » confine au génial.
En poussant le délire à son paroxysme, Salut C’est Cool nous achève d’une ode à leur frigo dans le bien-nommé « Mon Réfrigérateur », recrée les effets hallucinatoires d’une balade en forêt dans « Champignons » (lol), et enregistrent le rien dans « Bruit ». Et puis reste nos deux préférés, « Baladeur » et « On ne peut pas revenir en arrière » en featuring avec Flavien Berger, qui condensent toute leur esthétique sans chichis en surclassant pas mal de productions trop sérieuses.
Sortir une critique dithyrambique du nouvel album de Salut C’est Cool, c’est comme rigoler face à une oeuvre de Jeff Koons : une balayette à l’ordre établi pour reconnaître le talent fou, le vrai.