S’en sortir sans sortir #38 : Léo Schrepel, chef opérateur nature
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Louvoyant entre la publicité et la musique, le chef opérateur Léo Schrepel est l’homme de tous les tournages. Retiré à la campagne, ses recommandations culturelles sont à l’image de ses collaborations : solaire chez Bon Entendeur, décalée chez Philippe Katerine, vintage chez La Roux. On fait le tour de ses passe-temps aussi éclectiques et séduisants que son travail sur les plateaux.
Marin : Hello Léo. Où es-tu allé te réfugier pour ce confinement ?
Léo Schrepel : Hello, je suis en campagne montreuilloise à côté de Paris. J’ai oublié qu’on était en confinement, en fait j’ai tout oublié, je ne sais plus à quoi ressemble la vraie vie. Je suis comme un chat qui regarde par la fenêtre sans savoir s’il est dedans ou dehors. Tu me diras au moins que je sais que je suis un chat.
M. Qu’est-ce qui te manque le plus en tant que chat de cinéma ?
LS. Manquer de temps sur un plateau, manquer d’argent pour faire un film, manquer de pellicule.
M. Quel film nous conseilles-tu pour passer le temps ?
LS. Plus qu’un film je conseillerais un cycle sur la perversion & la religion. Pier Paolo Pasolini et Ken Russell ont réussi sans surprise à rassembler les deux dans Le Décaméron et The Devils. Ce sont de grandes fresques mystiques comme on ne peux plus en faire aujourd’hui. ça sent bon les années 70, le voyage transcendantal et les désirs (in)assouvis. Parfait en cette période.
Regardez Les Diables en VOD sur La Cinetek. Le Décaméron n’est pas disponible en VOD, on vous laisse le soin de le trouver autrement ;).
M. Quel album nous conseilles-tu pour s’en sortir ?
LS. All Things Must Pass de George Harrison, parce que c’est tout simplement le meilleur album de tous les temps.
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M. Quelle serait ta reco’ ultime avant de se quitter ?
LS. Les biographies, si vous aimez les potins comme moi, en l’occurrence des cinéastes. Comprendre comment un artiste le devient et surtout le fonctionnement d’une époque qui l’entoure. Je trouve ça fascinant et tu interprètes mieux ensuite les choix thématiques et de mise en scène. Par exemple, tu savais que Besson enfant avait comme seuls potes une murène, un poulpe et un galet ? Ou encore que Ingmar Bergman s’est chiée dessus au 2ème étage de la Tour Eiffel…