S’en sortir sans sortir #10 : Théophile Boutin, réalisateur
Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Jour après jour, notre rédac’ confinée lance son offensive positive avec 20 artistes qui partagent 3 recommandations culturelles. Le réalisateur du dernier clip génialo barré de Jacques, Théophile Boutin, aussi à l’œuvre avec son acolyte Jean Pouletty pour les Teeers, Thérapie Taxi et Lewis OfMan, nous aide à s’en sortir sans sortir. Du cinéma de Michael Schultz à Alain Cavalier, voilà de quoi décompresser pour notre 10ème journée.
Marin : Hello Théophile. Quel film nous réserves-tu pour se changer les idées ?
Théophile Boutin : Car Wash, c’est un film de Michael Schultz sorti en 1976, qui se passe en huis-clos dans une station service à Los Angeles. C’est assez représentatif et critique de l’ « American Dream » dans lequel t’as ceux qui réussissent et ceux qui sont en galère. Tous les personnages sont excellents, mais Franklyn Ajaye qui joue « The Flyyy », un jeune afro-américain qui rêve de devenir super-héros et de draguer la serveuse du restaurant d’en face, est incroyable. La bande originale de Rose Royce est trop cool aussi, une fois que t’as fini le film, tu peux mettre le son à fond chez toi et danser dessus.
Car Wash est disponible en DVD sur FNAC.com.
Marin : Quel album nous recommandes-tu pour s’en sortir sans sortir ?
TB. Mother Earth’s (Plantasia) de Mort Garson. Je crois que tout est dit dans le titre, c’est une sorte de reconnexion avec la nature et l’environnement. L’idée de cet album était à l’origine une expérience qui consistait à faire de la musique électronique pour des plantes afin qu’elles poussent plus vite. Tu pouvais te procurer l’album uniquement quand t’achetais une plante dans un magasin spécifique qui s’appelait « Mother Earth » à Los Angeles quand c’est sorti. Ça a été re-pressé en début d’année dernière je crois, donc c’est dispo partout. Et je sais pas vous, mais moi depuis le confinement j’entends à nouveau les oiseaux siffler le matin, ça fait du bien.
Marin : T’as une série sous le coude avant de se quitter ?
TB. Tu connais Alain Cavalier ? Bon c’est un cinéaste, pas un « réalisateur de série », mais entre 1987 et 1991 il a réalisé des portraits de femmes qui s’appellent 24 Portraits de Travailleuses. Y’en a plein sur Youtube, ce sont des courts épisodes de 13 minutes dans lesquels Cavalier pose un regard tendre et bienveillant sur ces femmes qui se laissent filmer dans leur quotidien, leur intimité. Un exemple : la matelassière.