Cette semaine, on consacre notre top albums aux français flamboyants : l’electro-soul mystique de FORM, la mélancolie synthétique de Vimala, l’embellie vintage de Lecomte de Brégeot et la grand fête funky de The Fat Badgers. En guise de bonus, l’album de DJ Shadow, certes sorti il y a deux semaines, mais à côté duquel on ne pouvait pas passer.
DJ Shadow – Our Pathetic Age (LP)
Notre morceau préféré : C.O.N.F.O.R.M. feat. Gift of Gab, Lateef The Truth Speaker, Infamous Taz
C’est un monstrueux double album que DJ Shadow dégaine, composé pour moitié de tracks instrumentaux, et pour l’autre de collaborations avec des rappeurs. Si notre préférence va à cette seconde partie où l’on retrouve pêle-mêle Nas, Pharoahe Monch, Ghostface Killah, De La Soul, Run The Jewels et Pusha T, le turnbalist et producteur Hip-hop nous touche pour sa capacité à trouver de la lumière dans les ténèbres, à travers ce disque fleuve consacré à la « pauvreté générationnelle ». Alternant entre des shots d’euphorie et des descentes aux enfers, Josh Davis signe l’un des albums les plus marquants de 2019.
FORM – C.W.T (It Comes with the Territory) (EP)
Notre morceau préféré : Trigger
Depuis la sortie du clip de Trigger, on attendait de pied ferme le mini-album de FORM. Le trio parisien nimbe nos désillusions d’une aura mystique, entre synthétiseurs vrombissants et chants lancinants. Entourés de La Chica, Mr. J. Medeiros et Elbi, leurs 7 titres se dégustent sans rechigner : le catharsis groovy de Trigger, l’obsédant tunnel de Mirrors, l’alchimie sensuelle de Drifting, le répit inattendu du piano de Fucks On Zero, la balade envoûtante de Waterfall. Le disque allie profondeur de textes et versatilité de production en élevant notre âme par l’attraction électronique.
À lire : notre interview de FORM.
Vimala – Stromboli (EP)
Notre morceau préféré : Spectre
Après Our Pathetic Age de DJ Shadow, voici encore un double format déposé par Vimala. D’un côté les productions originales, de l’autre les remixes signés Aparde, Apollo Noir, Super Flu et Jonathan Kaspar. C’est aux pieds du volcan italien que le producteur a composé son EP, aspirant les volutes noires dans ses claviers, et synthétisant la poésie angoissante du monstre de feu. Allant puiser ses sources d’inspiration chez The Blaze, James Blake ou Mount Kimbie, l’artiste aligne une épure aussi droite et frappante que les éléments naturels peuvent l’être.
Lecomte de Brégeot – Fragment (EP)
Notre morceau préféré : She Live
Le producteur lyonnais Lecomte de Brégeot (alias Yannick Lecomte dans la vraie vie) nous plonge dans l’esprit originel des années 80, façon Bains Douches et claviers glamours. Malgré l’influence manifeste de ses premiers émois techno, l’artiste ouvre son univers à une tonalité plus pop sur Paris 1985, avant de rejoindre les stroboscopes avec Detune et Nerves. Après l’euphorie dansante des quatre premiers morceaux, la progression de She Live nous enveloppe d’une obsession nostalgique, mettant à jour les nuits fantasmées de ces années que l’on aurait aimé connaître. À quand la BO d’un film Saint-Laurent par Lecomte de Brégeot ?
The Fat Badgers – Soul Train (LP)
Notre morceau préféré : Javelot
On garde les paillettes mais côté funky avec le premier album de The Fat Badgers. Les strasbourgeois délivrent l’album parfait pour garder le moral en ce dimanche pluvieux : rythmiques entraînantes, guitares endiablées et gimmicks vocaux. Directement inspiré de l’émission TV du présentateur afro-américain Don Cornelius, Soul Train nous embarque sur les rails de la bonne humeur rayonnante, créant l’embellie au milieu d’un automne frisquet. Après nous avoir séduit avec le clip de Magic Oyster, difficile de résister au charme de cet électro-funk calibré pour danser.