Fondateur et ex-rédacteur en chef d'Arty Magazine, le grand manitou…
Figure de la French Touch, le rémois Pierre-Alexandre Busson alias Yuksek revient sur la sortie de la 5ème compilation de son label Partyfine où il retrouve ses amis de toujours : Dimitri From Paris, Aeroplane, Anoraak, Polocorp, Get A Room!, Jean Tonique…
Avec la régularité d’un stakhanoviste, Yuksek nous réjouit depuis 2014 en autant de compilations que de retrouvailles avec ses amis de toujours. Après avoir affolé le thermostat en janvier 2019 avec le 4ème volume Danse dans le noir, voici que le boss du label Partyfine épouse les ambiances ensoleillées de la discoteca en ces difficiles journées post-réveillon.
Oublie la déprime hivernale et déplie ton transat, Pierre-Alexandre Busson et sa bande de fidèles acolytes nous envoient en orbite autour du soleil avec More or Less Disco, 5ème opus festif dont les synthétiseurs se sirotent frappés en cocktail disco.
Une compilation de 13 titres « plus ou moins » disco
Pour le commun des labels, une compilation est davantage prétexte à écumer les fonds de tiroir. Rien ne se perd, tout se transforme… Sauf chez Partyfine. Ici les 13 titres sont des inédits qui consacrent tout le savoir-faire d’un collectif.
À noter, la présence du (trop) rare Dimitri From Paris en collaboration avec Aeroplane, l’arrivée dans la famille de Dombrance avec son tube politique Obama, et un remix francisé de Rollercoaster par Claap!. On retrouve aussi de vieilles connaissances avec Jean Tonique, Get A Room!, Anoraak et Villa. Mais c’est l’italo-disco d’Alex Rossi remixé par le boss rémois, Yuksek, qui nous donne un ultime coup de soleil. Comment dit-on « danser jusqu’à l’aube » en italien ?
Marin : Salut Yuksek. Quelle est ton approche pour la direction artistique de tes compilations, et plus particulièrement celle-ci ?
Yuksek : Les compilations suivent toujours mes goûts musicaux car j’assure la direction artistique du label et je suis proche des artistes qui y participent. Globalement, c’est un retour à mes premiers amours avec des morceaux plus club et avec moins de voix. C’est la tendance qui me plaît en ce moment et de ce que je veux voir sur le label, l’idée étant de les décliner ensuite en Maxi avec des remixes. C’est en fait l’annonce du futur catalogue avec uniquement des morceaux originaux.
M. : Ce 5ème opus s’appelle More or less disco. Pourquoi avoir laissé ce flou autour du nom « disco » ?
Y. : C’est une culture et des influences que je partage avec les artistes présents sur la compilation. Tous les morceaux présentent différentes variantes du disco : italo, allemand, français, pop ou moins pop. Le morceau de Dombrance, par exemple, s’aventure du côté de Giorgio Moroder. C’est un clin d’œil à ce que peut représenter le disco dans son ensemble, je parle d’une influence plutôt que d’un genre.
M. : Dombrance qui est d’ailleurs la nouvelle signature de ton label Partyfine…
Y. : Le concept de signature n’est pas adéquat pour Partyfine, ce sont seulement des licences d’artiste. Une fois que la sortie est assurée, l’artiste peut partir en bonne entente. On se parle depuis longtemps avec Dombrance, on avait failli sortir son album sur le label et un de ses morceaux sur la compilation de 2019. Finalement ça s’est concrétisé avec More or Less Disco. Un Maxi est prévu pour le Record Store Day et une version extended Obama vs. Trump qui comprendra des remixes.
M. : Comment Dimitri From Paris a rejoint la compilation avec Can’t Get Enough ?
Y. : Tout est un parti d’un échange de remixes. Dimitri avait fait un remix sur mon album Nous Horizon (ndlr, Break My Heart en 2017) et il m’envoie ce morceau pour parler d’un potentiel remix. Je lui renvoie et il me dit que le morceau n’est plus dealé. Ce à quoi je lui réponds comme une blague : « Sortons-le chez moi ! » À aucun moment je pensais qu’il me répondrait par l’affirmative, Dimitri sort habituellement ses morceaux sur des labels très puissants. Finalement en trois mails c’était parti, tout est allé très vite.
M. : Ton actu c’est aussi la sortie de ton 4ème album le 28 février prochain. Est-ce que la ligne directrice sera similaire à celle de la compilation ?
Y. : L’album contient beaucoup de titres clubs, beaucoup de collaborations, un esprit très brésilien, et finalement assez peu de chansons même si certains titres seront plus pop. Je sors un single le 31 janvier avec Isaac Delusion en featuring. J’adore sa voix androgyne et haut perchée à la Sylvester. L’idée était vraiment de sortir un morceau dans l’esprit classic disco.
M. : La question signature chez Arty Magazine est habituellement ta définition d’un artiste. Aujourd’hui, est-ce que tu pourrais me donner ta définition d’un label manager ?
Y. : C’est super simple : assumer ses goûts musicaux, être bienveillant et savoir mettre les artistes en valeur. Le plus compliqué c’est d’être à la fois artiste et label manager.